« En 2023, nous avons investi 1,2 milliard d’euros dans les infrastructures numériques »

Avec une belle performance cette année, Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) maintient le rythme de ses investissements dans les infrastructures et continue de déployer sa stratégie d’inclusion et de développement des territoires. Entretien avec Jérôme Hénique, CEO de la filiale Afrique et Moyen-Orient du groupe français.

Le plan stratégique d’Orange Lead the future, dévoilé en février dernier, donne la part belle à la région Afrique Moyen-Orient. Orange s’est d’ailleurs donné l’ambition d’atteindre une croissance moyenne du chiffre d’affaires de +7% par an entre 2022 et 2025. Comment se porte aujourd’hui la santé financière d’Orange MEA ?

Nous sommes effectivement sur un niveau de croissance positif, avec plus de 12 % pour le 3e trimestre 2023 et un peu plus de 11 % sur les neuf premiers mois de l’année 2023. Pour expliquer cette performance, toutes nos géographies (OMEA est présente dans 17 pays, NDLR) performent aujourd’hui, d’autant plus que nos quatre moteurs de croissance accélèrent : l’Internet mobile, avec le déploiement de la 4G et de la 5G (annoncée au Botswana l’année dernière, la 5G d’Orange est en train d’être déployée dans d’autres pays du continent, NDLR) ; la fibre optique qui tire également notre croissance et qui représente, comme l’Internet mobile, quelque 18 % de l’ensemble du taux de croissance réalisé. Les services financiers mobiles, troisième moteur de croissance, dépassent aujourd’hui 25 % de croissance après une année 2022 en demi-teinte. Enfin, le segment B2B qui affiche également une croissance à deux chiffres.

L’inclusion numérique est aujourd’hui au centre de la stratégie d’Orange. Comment la déclinez-vous sur le terrain ?

L’inclusion au sens large et qui fait partie de notre engagement sociétal entend l’inclusion numérique, mais également l’inclusion énergétique, puisque nous avons une ligne de produits appelée Orange Énergie axée sur les kits solaires et les énergies renouvelables. Pour l’inclusion financière, nous disposons de produits financiers mobiles, avec Orange Money et Orange Bank Africa.

Sur le volet de l’inclusion numérique, notre programme étendard, ce sont les Digital centers que nous avions annoncés il y a déjà douze ans en Tunisie et qui sont aujourd’hui présents dans tous les pays. Ces centres sont un concept unique où l’on regroupe sur un même lieu physique une école du Code, un Fablab solidaire qui permet aux startups de prototyper et de designer leurs projets, un accélérateur de startups qui soutient celles-ci afin de faire aboutir leurs projets. Et enfin Orange Digital Venture, un fonds d’investissement avec un compartiment Africa qui nous permet d’investir dans ces startups.

Je voudrais juste ajouter qu’avec notre dispositif de formation, nous avons à date pu former au codage, mais également à des technologies plus évoluées (intelligence artificielle, cloud, cybersécurité,… NDLR) un million de bénéficiaires de notre programme sur la région MEA. C’est une formation gratuite et ouverte à tous, avec une représentativité de la parité entre femmes et hommes et qui permet de favoriser l’employabilité des jeunes. D’ailleurs, 80 % d’entre eux trouvent un emploi après ces formations ou développent leurs propres projets.

Est-ce la Fondation Orange qui chapeaute ces programmes ?

Ils sont directement chapeautés par Orange Afrique et Moyen-Orient, avec des partenariats, à travers le Groupe ou la Fondation Orange, mais aussi des partenariats externes, dont des institutionnels comme l’Union européenne, la Banque mondiale ou encore la GIZ (la Coopération allemande, NDLR), et des partenaires privés comme Amazon et Smart Africa.

L’inclusion passe aussi par l’entrepreneuriat et l’innovation. Comment Orange MEA accompagne-t-elle et soutient-elle aujourd’hui les startups de la région ?

Nous recevons beaucoup de projets auxquels nous répondons. Si l’idée d’un projet nous paraît pertinente et qu’elle peut trouver un marché, nous l’accueillons dans nos Digital centers. Nous avons accompagné plus de 220 startups. Pour le volet financement, c’est plus une question de pérennité du modèle, de business plan.

L’inclusion numérique suppose des investissements dans les infrastructures numériques. Quel est le volume de ces investissements ? Est-il toujours question d’un milliard d’euros mobilisé chaque année pour la région ?

Oui, nous avons même augmenté cette enveloppe à 1,2 milliard d’euros en 2023. Ces investissements sont plus que nécessaires, puisque nous avons devant nous des ruptures technologiques importantes, avec l’arrivée des nouveaux réseaux de communication qu’ils soient mobiles ou fixes.

Vous êtes à l’initiative de l’ouvrage African Digital Champions 2023 dans lequel neuf tech-entrepreneurs racontent leurs succès. Pourquoi cet ouvrage et quels sont les critères qui motivent le choix de ces entrepreneurs ?

La mise en avant des startups est très importante parce qu’elles ont besoin de visibilité. Chose que nous réalisons aussi à travers les prix que nous leur décernons, comme le Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et Moyen-Orient qui récompense chaque année les entreprises à impact positif pour le continent. Nous leur offrons également de la visibilité à travers de grands évènements, comme le Gitex Maroc et Vivatech en France.

De leur côté, ces startups ont un rôle modèle, puisqu’elles traitent de grands enjeux auxquels fait face le continent, comme la question de l’éducation, la santé, l’accès à l’eau. C’est globalement cela qui nous a paru intéressant chez les entrepreneurs et les startups sélectionnées dans cet ouvrage.

Source Tribune Afrique

 

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