Après avoir officiellement mis un terme à plus de deux décennies de monopole d’État et ouvert le secteur des télécoms à la concurrence le 10 juin 2019, l’Éthiopie a attribué ce samedi, une licence pour le déploiement de l’internet 4G et 5G à un consortium britannico-kényan. Il s’agit du kényan Safricom et du sud-africain Vodacom, filiale du géant britannique Vodafone pour une licence d’une valeur de 850 millions de dollars avec un investissement de 8,5 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
L’attribution de cette toute première licence s’est faite aux dépens du consortium mené par le géant sud-africain MTN, soutenu par le géant chinois Huawei et ZTE, eux-même appuyés par les financiers chinois et Pékin afin d’être sélectionnés pour déployer les infrastructures 4G et 5G, tandis que le consortium mené par Vodafone qui a été retenu est soutenu par Washington, ce qui devrait faire les affaires des équipementiers Ericsson, Nokia ou Samsung. En somme, une véritable bataille de lobbying en toile de fond autour de la 5G, que se livrent déjà Washington et Pékin en Europe se transporte sur le continent par opérateurs et équipementiers interposés.
Ce vaste programme de libéralisation du secteur des télécoms en Éthiopie devrait se poursuivre avec l’attribution d’autres licences qui permettraient à la compagnie des télécommunications nationales, Ethio Telecom d’ouvrir son capital à d’autres groupes d’opérateurs privés avec l’ensemble du paquet investment qui va avec. La privatisation d’un secteur qui relevait jusque-là d’un monopole d’État devrait permettre d’accélérer la croissance de l’accès au mobile et à internet en Éthiopie qui a un marché potentiel de 100 millions d’habitants.
Par Mamadou Alliou Diallo