Le Cameroun et le Nigeria, deux pays voisins d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, ont opté pour une synchronisation des énergies pour endiguer les menaces sécuritaires auxquelles ils font face. Les deux Etats qui partagent une longue frontière terrestre et maritime de plus de 2000 kilomètres se sont retrouvés à Abuja, la capitale nigériane le 25 août 2021 dans le cadre de la 8e session du comité mixte sur la sécurité transfrontalière.
Des assises qui interviennent dans un contexte sociopolitique difficile marqué par une insécurité galopante. Aussi bien le Nigéria que le Cameroun, les deux Etats sont confrontés aux attaques terroristes perpétrées concomitamment par la secte terroriste Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), les mouvements sécessionnistes de part d’autre, la piraterie maritime dans leurs eaux territoriales, des attaques des bandits de grand chemin communément appelés « coupeurs de route », le trafic des stupéfiants, la gestion des déplacés et des réfugiés et d’autres actes de criminalité aux lourdes conséquences humaines et matérielles.
Au-delà des mesures prises pour combattre l’insécurité, ces fléaux et bien d’autres constituent un cocktail explosif selon le ministre camerounais de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, doivent amener le Nigeria et le Cameroun à mettre l’accent sur l’échange des informations entre les structures spécialisées et éviter d’atteindre la stabilité des deux Etats. Les deux pays ont réaffirmé qu’aucun de leur territoire ne sera jamais utilisé comme base arrière par des mouvements terroristes pour déstabiliser un Etat souverain. Avec le Niger et le Tchad, deux autres pays alliés avec le Cameroun et le Nigeria dans la lutte contre les mouvements terroristes qui sévissent dans le Bassin du lac Tchad où ces derniers nourrissent l’idée de créer un califat, il est question de revoir le dispositif de la Force multilatérale mixte (FMM) constituée des armées des quatre pays pour le rendre plus opérationnel et plus adapté au contexte de la guerre asymétrique, notamment le commandement opérationnel et le renseignement prévisionnel.
D’après nos informations, la situation sécuritaire préoccupe les présidents Paul Biya du Cameroun et Muhammadu Buhari du Nigeria dont une rencontre en présentiel reste d’actualité. Au regard des défis sécuritaires préoccupants, des sources proches du dossier laissent croire que cette dernière session de la commission mixte a balisé le chemin pour un futur sommet entre les deux chefs d’Etat qui devrait se ternir dans la capitale camerounaise Yaoundé, dont la date reste à déterminer pour raison de calendrier et du contexte sanitaire lié à la pandémie.
Par ACHILLE MBO PIBASSO