Les Etats-Unis votent in extremis un projet de budget, sans l’aide à l’Ukraine

U.S. Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) presides ahead of the final passage in the House of Representatives of U.S. President Joe Biden’s $1.9 trillion coronavirus disease (COVID-19) relief bill inside the House Chamber of the Capitol in Washington, U.S., March 10, 2021. REUTERS/Joshua Roberts

Sur le fil, le Congrès américain a adopté tard samedi soir un projet de loi de financement provisoire permettant d’éviter une fermeture partielle des administrations fédérales américaines (« shutdown »). Mais ce budget provisoire, valable 45 jours, exclut pour l’instant l’aide financière et militaire à l’Ukraine.

Le bras de fer entre élus démocrates et républicains a pris fin cette nuit aux Etats-Unis. Après des semaines de blocages et de débats autour du budget fédéral, les Etats-Unis ont évité in extremis la paralysie des services publics du pays. A trois heures seulement du « shutdown », le Sénat, contrôlé par les démocrates, a adopté une mesure d’urgence permettant de continuer temporairement les financements.

La Chambre des représentants avait adopté plus tôt dans la soirée le texte, qui prévoit le financement des administrations fédérales américaines jusqu’au 17 novembre, par 355 voix contre 91.

Cette mesure exclut cependant l’aide à l’Ukraine en guerre demandée par la Maison Blanche. Outre-Atlantique, alors que la croissance se maintient difficilement à +2,1%, les partisans de la rigueur budgétaire retrouvent de la vigueur.

« Les Américains peuvent être soulagés, il n’y aura aucune fermeture des administrations fédérales ce soir », a déclaré le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, après le vote. Adopté avec 335 oui (91 non) à la Chambre, le texte a été ensuite approuvé par 88 sénateurs contre 9.

« Ce soir, les majorités bipartisanes de la Chambre des représentants et du Sénat ont voté en faveur du maintien de l’ouverture du gouvernement, évitant ainsi une crise inutile qui aurait infligé des souffrances inutiles à des millions d’Américains qui travaillent dur », s’est félicité le président Joe Biden, dans un communiqué.

L’aide à l’Ukraine, point d’achoppement

Mais il a immédiatement appelé le Congrès à approuver rapidement l’aide à l’Ukraine qui a été exclue de la mesure de financement d’urgence.

« Je m’attends à ce que le président du Congrès respecte son engagement envers le peuple ukrainien et garantisse l’adoption du soutien nécessaire pour aider l’Ukraine en ce moment critique », a déclaré M. Biden dans un communiqué, faisant référence à Kevin McCarthy.

Les législateurs doivent à présent se pencher sur un projet de loi distinct portant sur une aide militaire et humanitaire de 24 milliards de dollars à l’Ukraine, que M. Biden souhaitait voir figurer dans le budget. Un vote pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine, selon les médias américains.

La Maison Blanche avait initialement réclamé que la loi de finances comprenne ces 24 milliards de dollars d’aide.

« Ce que la Russie a fait est mal. Mais je pense que quoi que nous fassions, il faut que nous définissions ce qu’une victoire veut dire et ce que le plan doit être », a dit M. McCarthy à la presse.

« Je pense qu’il y a une vraie frustration à travers l’Amérique, qui voit ce président ignorer les frontières des Etats-Unis et se préoccuper davantage d’un autre endroit », a-t-il ajouté, en allusion à ce que les républicains qualifient de « crise migratoire aux Etats-Unis ».

Une poignée d’élus républicains trumpistes refuse de débloquer une quelconque nouvelle aide à Kiev, estimant que ces fonds devraient être alloués à la gestion de la crise migratoire.

1,5 million de fonctionnaires

Des centaines de milliers de fonctionnaires américains ont retenu leur souffle à l’approche de l’échéance (minuit dans la nuit de samedi à dimanche, soit 04H00 GMT dimanche), car aucune des deux chambres du Congrès – ni le Sénat aux mains des démocrates, ni la Chambre des représentants contrôlée par les républicains – n’avaient trouvé d’accord sur une loi de finances pour prolonger le budget de l’Etat fédéral.

Si la mesure de M. McCarthy n’avait pas été adoptée, la première économie du monde aurait ralenti dès dimanche: 1,5 million de fonctionnaires auraient été privés de salaire et le trafic aérien aurait été perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux auraient trouvé porte close.

« Trop, c’est trop » pour Joe Biden

Dans la foulée, le président américain Joe Biden a exhorté les républicains à cesser « de jouer » avec la menace d’une paralysie de l’administration fédérale ou « shutdown », au lendemain du passage in extremis d’un accord provisoire par le Congrès américain.

« Trop, c’est trop. (…) J’en ai assez de la politique de la corde raide », a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée, après l’adoption d’une mesure d’urgence repoussant l’échéance du « shutdown » de 45 jours, dans un contexte de rude bataille politique entre républicains et démocrates sur le budget.

Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis avaient connu leur plus long « shutdown », au cours de l’hiver 2018/2019. Selon plusieurs estimations, le PIB du pays avait alors été amputé de plus de 3 milliards de dollars. Joe Biden s’était également confronté à ce risque à la fin 2022.

(Avec AFP et Reuters)

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