Le pays nord-africain entend davantage développer l’industrie locale des médicaments biologiques pour atteindre une couverture de 70% des besoins nationaux, contre 54% actuellement.
L’industrie pharmaceutique tunisienne arrive à répondre à 54% des besoins en médicaments de la population, mais le gouvernement ambitionne de monter à 70% a déclaré dimanche Dr Mariem Khrouf, directrice de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé publique.
Jusqu’ici, l’industrie travaille beaucoup plus sur les médicaments génériques. Pour les autorités de tutelle, les 70% de couverture ne pourront être atteints que si l’industrie des médicaments biologiques se développe. « Notre force sera d’opter pour la diversification des médicaments. Il faut s’orienter plutôt vers l’industrie des médicaments biologiques, puisque cette industrie pourrait constituer l’avenir de notre pays », a déclaré la responsable ministérielle.
Pallier la pénurie de médicaments
Depuis plusieurs mois, la Tunisie connait une pénurie de médicaments. En novembre 2021, les professionnels du secteur évoquaient une pénurie de 532 médicaments, dont ceux traitant le diabète ou les maladies cardiovasculaires. En mars dernier, L’association des pharmaciens indiquait la rupture de stock ou la difficulté d’accès de plusieurs centaines de médicaments par les pharmacies privées. Si le secteur parle encore d’une « grave pénurie de médicaments » dans le pays, les autorités évoquent quant à elles « une pénurie réduite, enregistrée dans certaines catégories de médicaments ».
Excepté quelques lignes suggérées, le ministère de la Santé Publique n’a -pour l’instant- dévoilé son plan concret pour accompagner une couverture de 70% des besoins en médicaments des Tunisiens par l’industrie locale. Dans un pays où les maladies cardiovasculaires seraient à l’origine d’environ 20% de la mortalité prématurée selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé, les autorités pourraient être emmenées à appuyer sur l’accélérateur. Face une situation économique assez difficile en raison non seulement de la crise économique tunisienne arrimée et l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix des matières premières, la Tunisie pourrait compter notamment sur le fonds de 3 milliards de dollars récemment déployé par la Banque africaine de développement (BAD) afin d’appuyer l’industrie pharmaceutique du continent.
Source TA