Comment préserver le Bassin du Congo, désormais premier poumon de la planète ? Par quelle gouvernance et pour quels objectifs ? Eléments de réponses avec Richard Amalvy, directeur général de la Fondation Brazzaville qui a intervenu dans le cadre de la séquence du Forum Europe-Afrique, « Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, un enjeu planétaire et une responsabilité Europe-Afrique ».
Le bassin du Congo est l’une des plus importantes réserves de carbone de la planète et contribue à l’équilibre climatique mondial. Il constitue la deuxième région forestière tropicale après l’Amazonie et représente 10 % de la biodiversité mondiale. Il abrite également plus de 10 000 espèces végétales et plus de la moitié des espèces animales de l’Afrique, dont nombreuses sont menacées d’extinction.
Le bassin s’organise autour du fleuve Congo, long d’environ 4 700 km et s’étend sur la République du Congo, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, l’Angola, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie.
« Le bassin du Congo est devenu le premier poumon de la planète. Et contrairement à ce dernier, Les forêts d’Amazonie et de l’Indonésie affichent des taux d’échange de carbone négatifs, du fait des conséquences de la déforestation », explique Richard Amalvy, directeur général de la Fondation Brazzaville.
Le fonds bleu face au double défi de la préservation et de la croissance
Initié par la République du Congo et la Fondation Brazzaville en 2016 lors de la COP 22 à Marrakech, le Fonds bleu prend vie en 2017, avec la signature du Mémorandum d’Entente à Oyo par 10 pays engagés. L’initiative est soutenue par un modèle de gouvernance fondé sur la primauté de la compétence africaine instauré par la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), institué par le Protocole du 29 avril 2018. La commission compte aujourd’hui 16 pays membres (Angola, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, R. Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Kenya, Ouganda, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad, Zambie) et un membre associé, le Royaume du Maroc.
Si le bassin du Congo abonde de ressources naturelles et précieuses, sa population est estimée à plus de 75 millions d’habitants, ce qui reste représente un défi majeur pour à la fois préserver ce poumon planétaire et assurer la croissance aux pays et aux populations du bassin. « Faut-il aujourd’hui mettre ou pas le bassin du Congo sous cloche ? », s’interroge le directeur général de la Fondation Brazzaville.
La rédaction avec la source de TA