Le président Rock Marc Christian Kaboré fait face à 12 candidats dans ce premier tour des présidentielles qui se tient, dimanche 22 novembre au Burkina Faso, un pays en proie à l’insécurité et au terrorisme. Selon le projet ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project), l’insurrection islamiste liée aux mouvances Al Qaïda et Etat islamique a fait plus de 2.000 morts et plus d’un million de déplacés sur la seule année 2020.
Quelque 400.000 personnes, 7% environ du corps électoral, ne pourront pas voter ce dimanche faute d’accès aux bureaux de vote, disent des statistiques officielles qui ne prennent pas en compte le sort des déplacés. Dans des centaines de villages, les bureaux de vote n’ouvriront même pas. Sur le front économique, le Plan national de développement économique et social présente un bilan en demi-teinte, avec un objectif de 150 000 emplois perdu de vue en cours de mandat.
Au total, des 13 candidats à la présidentielle, deux opposants semblent en mesure d’empêcher la réélection du président sortant: l’ancien ministre des Finances Zéphirin Diabré, battu par Roch Marc Kaboré lors du deuxième tour de la présidentielle de 2015, et Eddie Komboïgo, chef de file du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la formation politique de Blaise Compaoré, qui compte encore un réseau bien implanté dans le pays. Selon un dernier sondage publié par l’Institut de Recherche et de Sondage Apidon (IRSOA), le sortant Kaboré l’emporterait dès le premier tour, avec 57,61% des voix contre 10,74% pour Zephirin Diabré.
Par Albert Savana