Raffineries : la CGT appelle à la grève reconductible dès le 6 mars

La fédération CGT de la chimie, qui comprend notamment les raffineries, appelle à une grève reconductible à partir du lundi 6 mars au soir contre la réforme des retraites. Soit à la veille de la « mise à l’arrêt » du pays. Les salariés du secteur sont fortement mobilisés depuis le début du mouvement et l’ont encore montré lors de la journée du 16 février dernier.

À la veille de la prochaine mobilisation nationale – la sixième – la CGT de la chimie (Fnic-CGT) « va appeler » à une grève reconductible « à partir du 6 au soir ». L’annonce « officielle » a été faite vendredi 16 février. « Le raffinage est inclus dedans, l’industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc, la plasturgie », a déclaré à l’AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe TotalEnergies. Si elle se prolonge sur plusieurs jours, cette grève reconductible pourrait entraîner l’arrêt de certaines raffineries de pétrole.

La CGT a déjà appelé à la grève reconductible pour les éboueurs, corps de métier pour lequel elle est majoritaire à Paris. Un appel à la grève reconductible a également été lancé par une intersyndicale de la RATP. La CGT énergie, qui est en grève reconductible depuis le début du mouvement, a également appelé les salariés de l’électricité et du gaz à se mobiliser.

Un secteur très mobilisé

Les salariés du secteur de l’énergie sont particulièrement mobilisés depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Lors de la cinquième et dernière journée de mobilisation nationale organisée, « on a fait la démonstration qu’on pouvait être partout et donc on est prêts pour la France à l’arrêt » et la journée nationale d’action du 7 mars, avait déclaré à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la branche énergie de la CGT.

Chez EDF, les salariés avaient procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à de nombreuses baisses de production d’électricité, d’un peu plus de 3.000 Mégawatts, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, d’après la CGT et EDF. Les grévistes avaient également rendu indisponibles pour le réseau de nombreuses centrales hydroélectriques, jusqu’à 4.000 MW selon la CGT. Côté gaz, huit sites de stockage de gaz de Storengy, filiale d’Engie, avaient été jeudi le théâtre d’actions de barrages filtrants. Les grévistes ont par ailleurs continué à mener des actions type « Robin des bois », selon la CGT qui avait fait état d’une « mise en gratuité » de la commune de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), pour l’électricité.

Objectif : 7 mars

Le débat sur la réforme des retraites s’est achevé comme prévu à minuit pile vendredi dernier, en raison de la procédure législative accélérée. L’Assemblée nationale a conclu sans vote l’examen en première lecture, sur un énième imbroglio au sujet des carrières longues. L’examen du texte doit désormais se poursuivre au Sénat, à partir du 28 février en commission puis dans l’hémicycle dès le 2 mars.

C’est la date du 7 mars qui est néanmoins particulièrement attendue. Les syndicats appellent à « mettre le pays à l’arrêt » ce jour-là, avec des grèves reconductibles dans les transports, l’énergie, l’éducation, etc. Ils estiment que le gouvernement reste sourd à leur mouvement et promettent ainsi de monter d’un cran. Soit un changement de braquet puisque, jusqu’à présent, ils ont soigneusement évité que les désagréments ne soient trop nombreux pour les Français. Les vacances de février ont par exemple été préservées des gros débrayages. L’intersyndicale a de ce fait réussi à maintenir une opinion plutôt favorable à leur endroit. Reste à voir si, face à des grèves massives, les Français continueront à soutenir le mouvement.

Avec l’AFP et notre rédaction

Challenges Radio

Read Previous

La banane dessert menacée par une crise d’extinction massive ?

Read Next

La Côte d’Ivoire fa au défi des produits de la filière anacarde ?

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.