Séisme au Maroc : la Croix-Rouge demande 100 millions d’euros

Le tremblement de terre le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de 60 ans a détruit vendredi soir des villages entiers dans une région située au sud-ouest de Marrakech (centre), tuant 2.862 personnes et faisant 2.562 blessés.

] Le bilan du séisme qui a frappé le Maroc ne cesse de s’alourdir. Le tremblement de terre le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de 60 ans, a détruit vendredi soir des villages entiers dans une région située au sud-ouest de Marrakech (centre), faisant 2.862 morts et 2.562 blessés, d’après les derniers chiffres publiés lundi soir.

D’une magnitude 7 d’après le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

La Croix-Rouge lance un appel d’environ 100 millions d’euros

Face à l’ampleur des besoins, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé, ce mardi 12 septembre, un appel de fonds d’environ 100 millions d’euros pour soutenir les opérations de secours. L’organisation internationale a déjà débloqué 1 million de francs suisses de son Fonds d’urgence pour les réponses aux catastrophes, afin de soutenir les activités du Croissant-Rouge marocain sur le terrain.

« Et aujourd’hui, nous lançons un appel d’urgence afin d’intensifier notre action auprès du Croissant-Rouge marocain », a annoncé la directrice des opérations du FICR, Caroline Holt, lors d’un point de presse à Genève. « Nous avons besoin de 100 millions de francs suisses (105 millions d’euros) pour pouvoir répondre aux besoins les plus urgents », a-t-elle détaillé.

« Nous devons nous assurer d’éviter une deuxième vague de catastrophes et c’est pourquoi, en ce moment précis, nous soutenons les communautés marocaines (…). Cela comprend la santé, le logement, l’accès à l’eau potable et à la nourriture », a-t-elle encore ajouté, soulignant les risques de maladies d’origines hydriques.

L’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes mobilisés

Pour mener les opérations de sauvetage, le Maroc n’a accepté les offres que de quatre pays d’envoyer des équipes de recherche et sauvetage, à savoir l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis. La proposition d’Emmanuel Macron dès samedi matin d’intervenir « à la seconde » où les autorités marocaines le demanderaient n’a, elle, pas reçu de réponse favorable. Le Maroc a justifié sa position en estimant notamment « qu’une absence de coordination pourrait être contre-productive ». D’autres offres pourraient être acceptées à l’avenir « si les besoins devaient évoluer », a précisé le gouvernement marocain.

« Je pense que le gouvernement marocain prend des mesures prudentes avant d’accepter des offres bilatérales de soutien de la part de gouvernements et qu’il se concentre sur les opérations de recherche et sauvetage avant que cette fenêtre ne se referme, ce qui ne manquera pas d’arriver dans les heures à venir », a déclaré, à ce sujet, Caroline Holt. « La coordination et un examen minutieux de la situation à ce moment précis sont essentiels », a-t-elle insisté, expliquant qu’il ne fallait pas introduire « davantage de chaos dans un scénario déjà chaotique ».

Présent à ses côtés lors du point de presse, un porte-parole de l’ONU, Rolando Gomez, a pour sa part indiqué que les Nations unies « sont prêtes à apporter leur soutien » au Maroc.

« Bien sûr, nous n’avons pas de capacités de mener des opérations de recherche et sauvetage. Mais nous avons la capacité de coordonner, nous avons la capacité de coordonner l’aide humanitaire indispensable dans ces circonstances très complexes », a-t-il insisté.

Pour sa part, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 41 tonnes d’aide médicale d’urgence, principalement des moyens pour la chirurgie d’urgence, devraient être envoyés sous peu au Maroc à partir de la base de l’OMS à Dubaï.

Des zones encore difficiles d’accès

L’épicentre de la secousse se trouve dans une zone montagneuse du Haut-Atlas, rendue difficile d’accès par les éboulements et la coupure des communications, et secourue en hélicoptères. Les villages qui s’y trouvent restent donc toujours inaccessibles.

L’armée marocaine a néanmoins installé des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans les zones enclavées, comme dans le village d’Asni, dans la province sinistrée d’Al Haouz, à un peu plus d’une heure de Marrakech. Plus de 300 patients y ont déjà été admis, a affirmé à l’AFP le médecin colonel Youssef Qamouss.

« On évalue la gravité, donc les patients graves, on les envoie vers Marrakech. Nous disposons également d’une unité de radiologie, d’un laboratoire et d’une pharmacie », a-t-il expliqué à l’AFP.

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« La grande difficulté réside dans les zones éloignées et difficiles d’accès comme ici, mais les blessés sont héliportés », a confirmé à l’AFP la cheffe de l’équipe espagnole, Annika Coll. Selon des correspondants de l’AFP, des secouristes espagnols étaient, en effet, présents lundi dans deux localités frappées par le séisme au sud de Marrakech, Talat Nyaqoub et Amizmiz. « C’est difficile à dire si les chances de trouver des survivants s’amoindrissent, car par exemple en Turquie (frappée par un très violent séisme en février), nous avons réussi à trouver une femme vivante après six jours et demi. Il y a toujours de l’espoir, a-t-elle ajouté. Il est aussi important de retrouver les corps sans vie, car les familles doivent savoir et faire le deuil ».

Le chef de ce dernier, Aziz Akhannouch, a assuré lundi lors d’une réunion consacrée à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées que les citoyens touchés « recevront des indemnités (…) une offre claire sera annoncée prochainement ». Selon lui, des solutions sont actuellement à l’étude pour les nombreuses personnes sans abri.

(Avec AFP)

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