Société Générale : chute du titre en Bourse de ses activités

Le nouveau directeur général de la banque, Slawomir Krupa, a annoncé, ce lundi, vouloir réduire de 50% par rapport à 2019 son exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz d’ici 2025, contre 20% précédemment. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les marchés. Le titre du groupe dévissé de plus de 7% à l’ouverture de la Bourse.

C’est un lundi difficile pour Société Générale dont le titre a chuté de plus de 7% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris ce lundi 18 septembre. Vers 10H50, la banque lâchait 6,91% à 24,64 euros après avoir lâché plus de 7% plus tôt.

En cause : la présentation de la feuille de route de son nouveau directeur général, Slawomir Krupa, devant les investisseurs réunis à Londres et en amont de laquelle l’établissement a annoncé qu’il allait réduire de 50% par rapport à 2019 son exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz d’ici 2025, contre 20% précédemment.

« Nous allons accélérer la décarbonation de nos activités et jouer un rôle leader dans la transition énergétique, environnementale et sociale », a expliqué Slawomir dans un communiqué.

Le document précise également un objectif à 2030 de -80%, toujours par rapport à 2019, ainsi que l’arrêt de l’offre de produits et services financiers dédiés aux projets de nouveaux champs de production de pétrole et de gaz au 1er janvier 2024.

La Société Générale a également annoncé le lancement d’un fonds d’investissement dédié à la transition doté d’un milliard d’euros afin « d’accélérer le développement de solutions de transition énergétique et des projets fondés sur la nature et à impact », selon le communiqué. Elle partage, par ailleurs, de nouveaux objectifs financiers, de rentabilité, d’efficacité opérationnelle et de distribution de dividendes.

Les banques françaises, mauvais élèves

Pour rappel, la Société Générale est le 3e banquier de TotalEnergies depuis 2016 (derrière le Crédit Agricole et la BNP Paribas) et la banque a alloué, en 2022, plus de 11 milliards de dollars aux énergies fossiles, dont presque 3.4 milliards aux 100 entreprises qui développent le plus de nouveaux projets. Mais avec cette nouvelle annonce, le groupe a donc largement revu à la hausse ses ambitions qui consistaient, jusqu’à présent, en une réduction de 20% en termes d’encours de son exposition au secteur de la production de pétrole d’ici 2025 par rapport à 2019.

« Société Générale ouvre une nouvelle page encourageante en adoptant enfin des mesures sur l’expansion pétro-gazière tout en épargnant ses plus gros clients. Société Générale ne sera à la hauteur de l’urgence climatique que lorsqu’elle conditionnera son soutien aux entreprises pétro-gazières comme TotalEnergies à la fin du développement de nouveaux champs », a salué Antoine Laurent, responsable plaidoyer France chez Reclaim Finance.

De quoi se distinguer parmi les autres banques françaises qui, selon le rapport « Banking on climate chaos », rédigé par sept ONG, dont Reclaim Finance et les Amis de la Terre en France, font figurent de mauvais élèves en Europe quant à leur engagement en matière de lutte contre le changement climatique. Selon ce rapport paru en avril dernier, elles sont en tête du classement européen, avec près de 16 milliards de dollars de financement au secteur des énergies fossiles (du moins pour les 100 premiers groupes), loin devant les banques britanniques (4,3 milliards de dollars) ou espagnoles (3 milliards). Les calculs des ONG portaient à la fois sur les prêts accordés, mais aussi les activités d’émissions de titres (actions et obligations) des entreprises du secteur fossile.

Relancer l’intérêt des investisseurs

Ce lundi, Slawomir Krupa présentera donc sa feuille de route ainsi que cette nouvelle ambition quant à la décarbonation des activités du groupe aux investisseurs à 08H00 GMT (10H00 heure de Paris) avec pour objectif de relancer leur intérêt pour la banque, à la recherche d’un nouveau souffle. Quatre mois après avoir pris les rênes du groupe bancaire, le nouveau patron a fait de cette matinée de présentation et d’échanges – une heure et demie est réservée aux questions de la salle – son premier temps fort public.

L’ex-patron des activités de banque d’investissement, qui a longtemps résidé aux Etats-Unis, a succédé, le 23 mai dernier, à Frédéric Oudéa. Si à court terme sa mission est d’assurer la bonne exécution des chantiers stratégiques en cours, il devra également, à long terme, réécrire une histoire pour la banque qui arrive enfin à convaincre les investisseurs de son potentiel.

(Avec AFP)

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