Tchad : le CMT tente de dissiper l’inquiétude des milieux d’affaires

Deux semaines après le décès du président Idriss Déby Itno, l’économie tchadienne vit au ralenti notamment à cause des restrictions imposées par la junte militaire au pouvoir. Alors que le pays sort de la période de deuil national et que la guerre contre les rebelles est loin de rassurer les investisseurs, les opérateurs économiques inquiets également de la grogne sociale souhaitent une reprise normale des activités économiques pour ne pas plonger davantage le Tchad dans la récession.

Le président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Déby, a rencontré le 4 mai 2021, une délégation du patronat tchadien et de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, de mines et d’artisanat  (Cciama) pour échanger et les assurer sur le climat des affaires. « Tout pessimisme est à écarter. Le pays poursuivra sa marche irréversible vers l’émergence » a-t-il indiqué.

A en croire le CMT qui s’est donné dix-huit mois pour revenir à l’ordre constitutionnel, « toutes les dispositions sont prises pour l’exercice des affaires, la protection des personnes et de leurs biens ». Des assurances qui interviennent certes au lendemain de la réouverture des frontières mais dans un contexte socioéconomique tendu, avec la décision des partis politiques de l’opposition et de la société civile d’organiser des manifestations de protestation samedi prochain pour exiger le départ « immédiat » des militaires. C’est dire que même si les milieux d’affaires ont « renouvelé leur confiance au CMT », ceux-ci reconnaissent que « la situation que traverse actuellement notre pays est loin de dissiper toutes nos inquiétudes ».

Avec un produit intérieur brut (PIB) estimé à 6.406 milliards de FCFA, soit plus de 10 milliards USD, et malgré le risque de surendettement élevé, le Tchad avait amorcé un redressement de son économie, diminuant notamment sa dette publique de 54,8 % du PIB en 2016 à 44,3 % en 2019.

Selon la Banque mondiale, la baisse des exportations pétrolières qui constituent plus de 80% des recettes du pays, la réduction des apports des investissements directs étrangers et les mesures prises barrières prises par les autorités pour lutter contre la propagation du Covid-19 risquent de replonger le pays dans une récession dès 2020, avec une contraction de l’économie à 0,2 % par rapport au taux de croissance de 4,8 % prévu avant la pandémie.

Par Achille Mbog Pivasso

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