Tourisme : la Côte d’Ivoire voit grand et son ministre, SIANDOU Fofana fait du Lobbying tout azimut

Devenir l’une des meilleures destinations touristiques du continent africain à l’horizon 2025, c’est l’objectif pour lequel la Côte d’Ivoire multiplie les initiatives malgré les effets de la crise sanitaire de la Covid-19.

En 2018, selon les chiffres officiels, avec un flux touristique estimé à 3 millions, le secteur ivoirien du tourisme et des loisirs a généré 1.114 milliards FCFA (1,8 milliard $) de revenus et contribué à hauteur de 6,25% au PIB. En 2019 ces chiffres se sont bonifiés. Le nombre de voyageurs touristiques est passé à 4,2 millions de personnes, les revenus générés sont montés à 1.500 milliards FCFA (2,4 milliards $) et la part de l’industrie touristique dans le PIB s’est élevée à 7,3 %. Et selon le « Hospitality Report Africa 2019 », la Côte d’Ivoire fait partie des pays africains dont le regain d’activité touristique a permis au continent de gagner 5 % dans les arrivées de touristes internationaux.

Ces bonnes performances sont à mettre à l’actif de la stratégie nationale mise en place par le gouvernement ivoirien pour le développement touristique et particulièrement celui de l’offre touristique. En effet, la Côte d’Ivoire qui est la troisième destination africaine derrière le Nigéria et le Maroc, pour ce qui est du tourisme d’affaires, n’attire pas encore grand monde pour le tourisme de loisirs. Pour corriger ce paradoxe, l’Etat a pensé et conçu un programme visant à hisser la Côte d’Ivoire au rang de 5ème destination africaine touristique, mais surtout à faire de l’industrie touristique et hôtelière le troisième pôle économique du pays.

Dénommée « Sublime Côte d’Ivoire », cette stratégie 2018/2025 a pour objectif de porter la part du tourisme dans le PIB à 12% à l’horizon 2025. «‘’Sublime Cote d’Ivoire’’  permettra d’être parmi le Top 5 du tourisme africain à l’horizon 2025, ainsi que de créer 375 000 emplois nouveaux dont 230 000 emplois qualifiés, tout en la positionnant ainsi comme un secteur clé en terme d’employabilité », avait expliqué Siandou Fofana  le ministre ivoirien du tourisme, au lancement de ce programme dont le budget est estimé à 3.200 milliards FCFA (5,4 milliards $).

Malheureusement, à l’instar des autres pays du monde, la Côte d’Ivoire n’a pas échappé aux retombées de la crise sanitaire de la Covid-19 qui a fortement contrarié l’économie mondiale.

Veto ‘’Covidien’’

Comme partout ailleurs, l’industrie touristique ivoirienne est l’un des secteurs qui ont été fortement impactés par les restrictions sociales et les contraintes sanitaires imposées à toute la planète par la pandémie de la Covid-19. Les données de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) avancent une baisse nette de 80 % de l’activité à échelle mondiale. Selon un rapport présenté devant le parlement ivoirien par le ministre du Tourisme, Siandou Fofana, les chiffres du secteur qui représentait plus de 7% du PIB en 2019 et envisageait atteindre 10% en 2020, ont été impactés par la pandémie. La Côte d’Ivoire est passée de 2,3 millions à 600.000 visiteurs en l’espace de quelques mois alors que le pays ambitionne de recevoir 5 millions de visiteurs en 2025. De Grand-Bassam à Assinie, deux stations balnéaires situées respectivement à 40 et 102 kilomètres d’Abidjan, toutes des sites touristiques, les hôtels et les restaurants sont restés fermés, pour cause de coronavirus. Et selon une étude de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière de Côte d’Ivoire (FNIH-CI), la fermeture totale ou partielle dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme a eu « un impact très significatif sur le plan économique et social » qui s’est  traduit par « la perte de -73% de chiffre d’affaires global dans le secteur du Tourisme et Loisirs  en juin 2020». L’Etat a donc dû mettre la main à la poche à hauteur de plus 143 milliards FCFA pour redynamiser ce secteur. A révélé Camille Kakou Kouassi, directeur de cabinet du ministère de tutelle, en décembre 2020, lors de la  5ème session de la commission d’agreement des établissements du tourisme et assimilés.

L’offensive post-Covid-19

En dépit de l’impact de la Covid-19 qui a mis à mal l’équilibre de l’écosystème touristique, la Côte d’Ivoire n’a pas renoncé à l’ambition de leadership continental de la destination ivoirienne pour le tourisme d’affaires et de hub sous régional du divertissement et du tourisme médical.  Abidjan multiplie donc les initiatives. Après le premier forum mondial de l’OMT sur l’investissement touristique en Afrique qui s’est tenu en février 2020 dans la capitale ivoirienne, la Côte d’Ivoire était de nouveau au cœur du tourisme mondial, en accueillant le 27 septembre dernier  la 41ème Journée mondiale du Tourisme (JMT). Mais en prélude à cette grande messe qui a réuni l’écosystème mondial du tourisme et les bailleurs de fonds, le ministère ivoirien en charge de ce département a initié une ‘’Quinzaine ivoirienne du Tourisme’’. Pendant 15 jours, les initiateurs de ce programme déployé par ‘’Côte d’Ivoire Tourisme’’ ont mis en lumière la diversité de l’offre touristique du pays. A travers 5 circuits, toutes les potentialités touristes dont le pays regorge du nord au sud et de l’est à l’ouest ont été visitées.

Toutes ces actions s’inscrivent dans la mise en œuvre de la stratégie ‘’Sublime Côte d’Ivoire’’. Une stratégie dont l’objectif, à long terme, est de faire  de la Côte d’Ivoire le co-leader africain du tourisme d’affaires ; la base de divertissement domestique et le hub médical de la sous-région. Mais aussi et surtout capter un tourisme international avide de dépaysement authentique en plus, bien entendu, de faire la promotion du tourisme domestique. « C’est dans les ressorts de la stratégie ‘’sublime Côte d’Ivoire’’ que nous avons extrait les éléments de la résilience », a révélé le ministre du Tourisme devant les députés ivoiriens le 6 juillet dernier pour expliquer comment ce secteur a su se réinventer pour faire face à la crise conjoncturelle de la Covid-19.

par MIREILLE PATRICIA ABIE

Challenges Radio

Read Previous

Le Togo s’attend désormais à une croissance de 5,3% du PIB en 2021

Read Next

David Malpass (Banque Mondiale): « éviter une décennie perdue pour le développement »

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.