Le gouvernement a confirmé que la Banque africaine de développement financera en partie la deuxième phase d’un projet routier de désenclavement du pays, prévu pour fin 2026.
Ce sont plusieurs centaines de kilomètres de routes tunisiennes qui pourront être réhabilités ou entretenus. Après avoir été approuvé le 17 décembre 2021 à Abidjan, l’accord entre la Banque africaine de développement et la Tunisie pour la modernisation des infrastructures routières a été signé le 7 mars 2022 par le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, Samir Saïed, et le directeur général du bureau régional Afrique du Nord de la BAD en Tunisie, Mohamed Al-Azizi, en présence de la ministre tunisienne de l’Équipement et de l’Habitat, Sarah Zafarani. L’accord rentrera en vigueur en avril prochain.
À hauteur de 103,95 millions d’euros, ce soutien prend la forme d’un prêt à flexibilité totale via le fonds Africa Growing Together (AGTF), auxquels s’ajoutent 115,4 millions d’euros en autofinancement du gouvernement tunisien pour boucler le financement du projet. Celui-ci a pour objectif de développer les infrastructures routières afin de stimuler l’activité économique intra et interrégionale, et assurer une meilleure accessibilité des principaux pôles de développement du pays à travers un système de transport efficient et durable.
Près de 2 000 emplois créés
Cette deuxième phase du programme vise à réhabiliter 230 kilomètres de routes dans cinq gouvernorats de l’intérieur (Gafsa, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid et Siliana), mais aussi à entretenir un linéaire de 1 000 kilomètres, et à emménager en 2 x 2 voies la route nationale 2 entre Enfidha et Kairouan. Une partie de ces travaux sera menée par 80 microentreprises locales employant de jeunes diplômés et créées spécialement pour l’occasion – environ 1 800 nouveaux emplois verront le jour, d’après Mohamed Al-Azizi.
En marge de la cérémonie de signature, Samir Said, a déclaré que les investissements prévus dans le cadre de ce financement « seront en mesure d’atténuer les disparités régionales en Tunisie via le transfert d’une grande partie des opérations dans les provinces démunies outre le développement de l’infrastructure, notamment la qualité des chaussées ».
« Intégrer l’Afrique »
Le programme concorde avec les « High 5 » du bailleur africain, yout particulièrement avec l’objectif d’ »intégrer l’Afrique », tout en s’inscrivant dans la stratégie 2013-2022 de la Banque, dont l’objectif est « d’asseoir les conditions d’une croissance durable et inclusive sur le continent ».
« D’ici à 2026, cette nouvelle opération contribuera à mieux intégrer les territoires en améliorant l’accès au réseau routier pour 700 000 usagers », a déclaré le directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord dans un communiqué, fin décembre, ajoutant : « C’est un nouveau jalon d’une coopération réussie qui, sur la dernière décennie, a permis de moderniser plus de 70 % du réseau routier classé tunisien. » Au cours des dix dernières années, l’institution a contribué à la réhabilitation et au renforcement de plus de 4 000 km de routes, la construction de 104 km d’autoroutes et la construction de 125 ouvrages d’arts, ainsi que plusieurs pistes de productions et de désenclavement.
Le secteur des transports fait partie des « secteurs pivots et prioritaires de la coopération entre la banque et la Tunisie », aux dires de Mohamed Al-Azizi. La BAD a financé des projets dans la santé, l’eau, l’agriculture, les transports, l’énergie, l’industrie, le développement social, le numérique et le secteur financier. Le 30 novembre 2021, son portefeuille actif dans le pays s’élevait à 1,8 milliard d’euros.
Source JA