Débouté de son recours en Pennsylvanie par un juge qu’il avait pourtant nommé, battu sur le vote populaire (80 millions de voix pour Biden contre 74 millions pour lui) et écrasé par le choix des grands électeurs (306 pour le parti démocratique contre 232 pour le parti républicain) , Donald Trump continue de rejeter sa défaite. “Si vous regardez ce qui se passe. Il faut vraiment regarder ce qui se passe. Ils trouvent d’énormes écarts dans les votes. Personne ne croit ces chiffres. Ces chiffres sont des nombres incorrects. De nombreux chiffres incorrects ont déjà été signalés”, déclarait-il, colérique, le jour de Thanksgiving, le 26 novembre novembre, devant les journalistes.
Tel un général qui a perdu toute son infanterie au champ de bataille, Donald Trump, assailli de chiffres irréfutables de toutes parts et cerné par des juges indépendants, croit encore en un miracle. Pas de Waterloo qui vaille pour celui qui ces derniers jours semble peu à peu se détacher de la réalité factuelle pour se muer, à longueur de tweets, en un prophète des temps modernes avec sa promesse “Make America Great Again” qui, en attendant de se réaliser, a réduit la première démocratie du monde au rang de celle de la Gambie de Yaya Jammeh ou de la Côte d’Ivoire de Robert Guei.
A sa décharge, Donald Trump s’est ménagé une petite porte de sortie, affirmant qu’il quitterait la Maison blanche si le collège électoral américain votait pour le président élu démocrate, le 14 décembre, lors de sa réunion. Et de protester ensuite après avoir traité les médias de vecteurs de fake news: “Cette élection était truquée”, une énième affirmation sans preuve, qui fait sourire la presse du monde entier. “Une fraude massive a été constatée. Nous sommes comme un pays du tiers monde”, s’emporte Trump qui croit dur comme fer que d’ici l’investiture de son adversaire, le 20 janvier, il se passera beaucoup de choses. L’on aura sûrement oublié, en tout cas, le terme #DiaperDon, qui fait rage sur Twitter en faisant un parallèle entre le président américain et un bébé et que l’on pourrait traduire par #DonaldEnCouche.
En colère contre Twitter contre lequel il menace de changer la loi pour rendre les réseaux sociaux responsables du continu diffusé par leurs canaux, Donald Trump s’en est violemment pris à un journaliste de Reuter coupable de lui avoir demandé s’il acceptait sa défaite: “Je vous interdis de me parler sur ce ton. Vous n’êtes qu’un tocard. Ne parlez jamais au président sur ce ton. Je suis le président des Etats-Unis. Ne parlez jamais au président sur ce ton”. Et depuis le mot-dièse faisant référence à la colère du président, #TrumpTantrum, dispute la première place des tendances avec le #DiaperDon.
Par Albert savana