Sauver le rouble en pleine dévaluation
L’objectif est de maintenir à flot la monnaie locale, dont la chute est spectaculaire depuis le début de ce que les autorités russes qualifient « d’opérations militaires » menées en Ukraine.
Lundi, la devise russe a atteint le niveau jamais vu de 140 roubles pour un dollar, tandis qu’un record a été atteint face à la devise européenne peu après, avec près de 152 roubles pour un euro. Depuis le 1er janvier, le rouble a dégringolé de 51%.
Face à la faiblesse grandissante du rouble, les Russes vont donc être tentés de convertir le plus rapidement possible leurs roubles en dollars. Ce que le Kremlin a anticipé.
En plus de l’interdiction d’acheter des devises étrangères, les autorités ont imposé un plafond sur le retrait du liquide des comptes en devises étrangères ouverts dans les banques russes. Chaque client russe ne pourra retirer plus de 10.000 dollars américains. Au-delà de cette limite, si il souhaite retirer davantage et sortir ses économies du système, le client ne pourra alors le faire qu’en roubles, et selon le taux de change en vigueur, souligne la banque centrale.
Aussi, quelle que soit la devise du compte, le retrait ne pourra être effectué qu’en dollars américains et uniquement à la caisse, précise le communiqué, indiquant que le délai pour toute opération de ce genre devrait être de « plusieurs jours. »
La Russie soutient le taux de change et la stabilité du rouble grâce aux réserves de change de la Banque centrale russe, estimées à plus de 600 milliards de dollars américains, majoritairement constituées d’écritures comptables électroniques. Une petite part de ces réserves de change est constituée de liquidités libellées en dollars et en euros (environ 12 milliards de dollars) et une autre partie est constituée d’or (environ 139 milliards de dollars), explique Christine Dugoin-Clément, professeur à l’IAE Paris – Sorbonne Business School sur La Tribune.
Acheter de l’or russe
L’or est d’ailleurs l’autre levier que l’administration Poutine entend employer pour éviter l’effondrement de ses réserves. Selon la version russe de Forbes ce mercredi, « le président Vladimir Poutine a signé une loi supprimant la TVA sur les achats de lingots d’or à des fins d’investissement par des particuliers », selon le portail officiel d’informations juridiques.
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« Les transactions impliquant la vente par les banques de métaux précieux sous forme de lingots retirés des coffres seront exonérées de TVA lorsqu’elles seront vendues à des particuliers. Cette norme s’applique aux relations juridiques nées à partir du 1er mars, précise la loi. Elle a donc un effet rétroactif », précise Forbes, et contre un taux de 20% auparavant.
« Le 27 février, trois jours après l’imposition de sanctions occidentales sévères, la Banque centrale a annoncé la reprise des achats d’or sur le marché intérieur, » rappelle Forbes.
Valeur refuge par excellence, l’or a atteint un nouveau plus haut depuis 2020 et approchait un sommet historique.
Cette manne a d’ailleurs été identifié par des sénateurs américains qui ont proposé des sanctions contre tous ceux qui achètent ou vendent de l’or russe, et ce, dans le but d’empêcher Moscou de liquider ses avoirs et soutenir le rouble en plein effondrement.
« La Russie pourrait chercher à vendre à la Chine une partie de ses stocks d’or totalisant 2.300 tonnes qui constituent quand même les 5e réserves les plus importantes au monde. Il n’est pourtant absolument pas acquis que la Chine accepte de prendre un tel risque vis-à-vis des États-Unis », abonde d’ailleurs Michel Santi, économiste, sur La Tribune.
Interdictions et limitations de retraits, achat d’or russe, circuits de paiement fermés, contrôles des cryptomonnaies, et même rouble numérique… L’administration de Vladimir Poutine cherche par tous les moyens à éviter la banqueroute de son économie.
(Avec AFP)
Face aux sanctions décidées par les Occidentaux suite à l’invasion de l’Ukraine, Moscou continue de répondre coup pour coup. Tandis que les États-Unis, l’Union européenne, et d’autres pays, ont interdit toute transaction avec la banque centrale russe et gelé tous ses actifs en devises, l’institution vient de réagir. Dès ce mercredi 9 mars, les particuliers russes ne pourront plus acheter de devises étrangères, et ce jusqu’au 9 septembre, a annoncé dans un communiqué la Banque centrale du pays.
Alors que la Russie est de plus en plus coupée du monde, avec la suspension des vols vers et au départ du pays, les Russes n’auront plus accès aux monnaies d’autres pays. « Les banques ne pourront pas vendre de devises étrangères aux citoyens« , indique le communiqué, en précisant que les Russes pourront cependant échanger des devises étrangères contre des roubles pendant cette période « à n’importe quel moment et à n’importe quel montant », précise-t-elle.
Autrement dit, Moscou tente de stopper l’hémorragie monétaire. Et pour cause : le pays est peu à peu exclu des échanges bancaires, au travers du système Swift qui concerne sept banques russes et trois bélarusses, mais aussi avec la suspension des moyens de paiement Visa, Mastercard, American Express, Paypal. De plus, les actifs russes sont dépréciés sur l’ensemble des marchés internationaux. Au final, le pays risque la banqueroute.
Sauver le rouble en pleine dévaluation
L’objectif est de maintenir à flot la monnaie locale, dont la chute est spectaculaire depuis le début de ce que les autorités russes qualifient « d’opérations militaires » menées en Ukraine.
Lundi, la devise russe a atteint le niveau jamais vu de 140 roubles pour un dollar, tandis qu’un record a été atteint face à la devise européenne peu après, avec près de 152 roubles pour un euro. Depuis le 1er janvier, le rouble a dégringolé de 51%.
Face à la faiblesse grandissante du rouble, les Russes vont donc être tentés de convertir le plus rapidement possible leurs roubles en dollars. Ce que le Kremlin a anticipé.
En plus de l’interdiction d’acheter des devises étrangères, les autorités ont imposé un plafond sur le retrait du liquide des comptes en devises étrangères ouverts dans les banques russes. Chaque client russe ne pourra retirer plus de 10.000 dollars américains. Au-delà de cette limite, si il souhaite retirer davantage et sortir ses économies du système, le client ne pourra alors le faire qu’en roubles, et selon le taux de change en vigueur, souligne la banque centrale.
Aussi, quelle que soit la devise du compte, le retrait ne pourra être effectué qu’en dollars américains et uniquement à la caisse, précise le communiqué, indiquant que le délai pour toute opération de ce genre devrait être de « plusieurs jours. »
La Russie soutient le taux de change et la stabilité du rouble grâce aux réserves de change de la Banque centrale russe, estimées à plus de 600 milliards de dollars américains, majoritairement constituées d’écritures comptables électroniques. Une petite part de ces réserves de change est constituée de liquidités libellées en dollars et en euros (environ 12 milliards de dollars) et une autre partie est constituée d’or (environ 139 milliards de dollars), explique Christine Dugoin-Clément, professeur à l’IAE Paris – Sorbonne Business School sur La Tribune.
Acheter de l’or russe
L’or est d’ailleurs l’autre levier que l’administration Poutine entend employer pour éviter l’effondrement de ses réserves. Selon la version russe de Forbes ce mercredi, « le président Vladimir Poutine a signé une loi supprimant la TVA sur les achats de lingots d’or à des fins d’investissement par des particuliers« , selon le portail officiel d’informations juridiques.
« Le 27 février, trois jours après l’imposition de sanctions occidentales sévères, la Banque centrale a annoncé la reprise des achats d’or sur le marché intérieur, » rappelle Forbes.
Valeur refuge par excellence, l’or a atteint un nouveau plus haut depuis 2020 et approchait un sommet historique.
Cette manne a d’ailleurs été identifié par des sénateurs américains qui ont proposé des sanctions contre tous ceux qui achètent ou vendent de l’or russe, et ce, dans le but d’empêcher Moscou de liquider ses avoirs et soutenir le rouble en plein effondrement.
« La Russie pourrait chercher à vendre à la Chine une partie de ses stocks d’or totalisant 2.300 tonnes qui constituent quand même les 5e réserves les plus importantes au monde. Il n’est pourtant absolument pas acquis que la Chine accepte de prendre un tel risque vis-à-vis des États-Unis », abonde d’ailleurs Michel Santi, économiste, sur La Tribune.
Interdictions et limitations de retraits, achat d’or russe, circuits de paiement fermés, contrôles des cryptomonnaies, et même rouble numérique… L’administration de Vladimir Poutine cherche par tous les moyens à éviter la banqueroute de son économie.
(Avec AFP)