Il s’agit, a précisé Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les relations extérieures, de frapper « les acteurs du secteur de la défense qui jouent un rôle dans l’invasion » du pays, « ceux qui ont lancé une campagne de désinformation contre l’Ukraine » et « les banques qui financent les responsables russes et d’autres opérations dans ces territoires » du Donbass. Il a été également décidé d’entraver la capacité de la Russie à accéder aux marchés de capitaux et services financiers européens, en particulier pour refinancer sa dette.

Les décisions ont été prises peu après que l’Allemagne a annoncé sa décision de suspendre l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Un geste très attendu par les capitales qui prônaient, à l’instar des pays d’Europe centrale et orientale, l’adoption d’un large paquet de sanctions afin de dissuader Vladimir Poutine d’amplifier encore son offensive.

« L’impact sera plus fort pour la Russie que pour l’UE »

« C’est une situation très dangereuse et l’UE doit agir en fonction. Changer les frontières par la force est quelque chose qui n’a pas sa place en Europe au XXIe siècle », indique, au Monde, le chef de la diplomatie tchèque, Jan Lipavsky : « Le président russe et ses proches semblent de plus en plus ancrés dans l’héritage de la période soviétique. »

Les Européens ont d’autant plus privilégié une approche graduelle qu’ils craignent de devoir bientôt renforcer leur arsenal de sanctions, si Vladimir Poutine lançait une vaste opération militaire contre le reste de l’Ukraine, au-delà des républiques séparatistes du Donbass. « Nous disposons ainsi de réserves de sanctions si d’aventure la Russie voulait aller plus loin », a justifié le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, tout en annonçant que le rendez-vous prévu vendredi avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, était annulé. De l’avis général, c’est désormais la définition donnée à la question des frontières du Donbass qui orientera la suite. Ainsi que l’attitude de la Russie à cet égard.

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