Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI se dérouleront cette semaine, du 11 au 17 octobre, dans un climat à la fois de controverse, lié au scandale du rapport Doing Business, au sort incertain de la directrice du FMI et; d’un autre côté, à l’optimisme créé par la plus grande allocation de Droits de Tirages Spéciaux (650 milliards de dollars de DTS) jamais décidée par les institutions de Bretton Wood depuis leur création en 1944, lors de la Conférence éponyme, sur les ruines de l’Allemagne nazie. À l’occasion de cette session, des personnalités influentes du monde en développement se joindront aux dirigeants de la Banque mondiale et du FMI pour discuter des défis en cours et à venir.
Dans l’ordre du jour, un panel sur la croissance en temps de crise (11 octobre) qui abordera certainement la mauvaise répartition des fruits de la croissance dans les pays développés, émergents et pré-émergents et son corollaire, l’insensibilité de la courbe de pauvreté par rapport à celle du PIB. Il sera question de comment mettre fin à la pandémie (12 octobre). Dans ce cadre, des dirigeants internationaux débattront des solutions pour renforcer les systèmes de santé et accélérer la distribution des vaccins anti-COVID. A cet égard, la fracture entre le Nord et le Sud en matière de couverture vaccinale, de couverture Santé et Sociale et de transfert de ressources vers les ménages est assez béante pour ne pas occuper les conférenciers.
Très attendu lors de ces automnes, le Président de la Banque Mondiale, David Malpass, un legs de l’administration Donald Trump, tiendra sa conférence de presse inaugurale le 13 octobre 2021 avec comme maîtres mots, la « reprise résiliente » et la pandémie Covid-19. Le 14 octobre, le climat sera à l’honneur avec en toile de fond le rôle des Etats et des Entreprises. Le 15 octobre, il sera question de l’importance du commerce pour les pays en développement et de comment faciliter les échanges et réduire les coûts.
Le sort de Kristalina Georgieva en suspens
Au delà de ces enjeux; réels en dépit du caractère marronnier de certaines thématiques, ces rencontres traiteront en coulisse de la délicate situation de la Directrice du FMI, Kristalina Georgieva, sur la sellette en raison de sa présumée implication dans le rapport Doing Business. Le conseil d’administration du FMI devait rencontrer ce dimanche des représentants du cabinet d’avocats WilmerHale, responsable d’une enquête ayant conclu que la directrice générale de l’institution aurait favorisé la Chine. Le conseil devrait ensuite se prononcer sur le maintien ou non de celle qui a le soutien de 13 ministres africains de l’Economie et des Finances mais aussi de la France et des Pays de l’Union européenne. Kristalina Georgieva aura-t-elle fait pression lorsqu’elle était directrice générale de la Banque mondiale pour que la Chine ne dégringole pas de plusieurs places dans le rapport Doing Business de 2018 ? L’économiste bulgare conteste les conclusions de cette investigation. Les États-Unis qui détiennent 17,43% de droits de vote au sein du FMI (contre, à titre de comparaison, 0,22% pour la République Démocratique du Congo) n’ont pour l’instant pas indiqué leur position quant à leur soutien ou non à la directrice de l’institution.
Par ADAMA WADE