Ces managers qui montent : Youssef Benali, Directeur Général de Butec Maroc

En janvier 2022, le groupe libanais BUTEC annonçait renforcer sa présence en Afrique. Cette nouvelle orientation stratégique du groupe a été rendue possible grâce à l’acquisition de 17 firmes d’Engie opérant dans les métiers de services à l’Énergie en Afrique. Cette transaction a donné naissance à une nouvelle filiale du groupe au Maroc, baptisée « BUTEC Energies & Services » dirigée par Youssef Benali. L’ancien dirigeant d’ENGIE Services Maroc explique comment BUTEC ambitionne de devenir, depuis son siège continental à Casablanca, le catalyseur de la transformation technique et écologique en Afrique.

Après avoir passé 2 ans à la tête d’Engie Services Maroc, vous êtes désormais le dirigeant de la nouvelle filiale de BUTEC Energies & Services. Comment avez-vous vécu cette transition ?

YOUSSEF BENALI – Cette phase transitoire a été à la fois une expérience passionnante et un vrai challenge, parce qu’il était question d’intégrer de nouveaux marchés en Afrique et au Maroc en particulier, au vu de la présence renforcée du groupe dans le royaume.

Dans la foulée, il fallait s’adapter aussi bien aux différents métiers du groupe, qu’à la diversité des cultures, puisque le groupe est implanté également dans les régions du Moyen-Orient et du Golfe, où il continue sa percée. Dans ce sillage, il fallait également renforcer les liens avec les équipes existantes et ainsi qu’avec les nouveaux collaborateurs.

En effet, avec près de 650 collaborateurs et 1000 intérimaires à travers le royaume, BUTEC Energies & Services est aujourd’hui en train de monter en puissance et vise à contribuer activement au développement durable en Afrique et d’en faire un levier de croissance pour les pays où le groupe désormais est implanté.

Vous avez cumulé une grande et riche expérience chez Engie, dont près de 4 ans en tant que Directeur des Opérations en Afrique. Qu’est-ce que cela vous apporte aujourd’hui dans l’exercice de vos nouvelles fonctions ?

Avec une dizaine d’années d’expérience auprès d’Engie à mon actif, j’ai réussi non seulement à développer une connaissance approfondie du marché marocain, mais aussi à connaitre le métier et ses spécificités. Cela m’a permis de comprendre les aspects opérationnels et réglementaires, ainsi que le contexte économique en général, et la dynamique de ce secteur en particulier. De plus, pendant les 4 années que j’ai passées au niveau de la direction des Opération au sein d’Engie Africa, j’ai pu mesurer directement l’importance de développer des compétences interculturelles dans un environnement international, puisque le groupe était présent dans de nombreux pays d’Afrique.Aujourd’hui, en tant que directeur général de cette nouvelle filiale de BUTEC, je suis amené à travailler avec différentes équipes implantées dans plusieurs pays que ce soit au Moyen-Orient ou en Afrique. Cette expérience internationale a constitué, de ce fait, un réel atout pour poursuivre et amplifier le succès continu de nos opérations.

Le rachat de l’ensemble des activités de Services à l’Énergie d’ENGIE en Afrique traduit la volonté de BUTEC de se développer sur le marché africain. Quelles sont les orientations actuelles du Groupe dans le Continent ?

Cette opération majeure s’inscrit parfaitement dans la continuité de la stratégie globale de BUTEC, considéré comme un spécialiste des grands projets en EPC, et comme un acteur très actif dans la construction des usines clés en main. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une phase de consolidation. Le groupe passe désormais à la vitesse supérieure. Et pour preuve : en quelques mois seulement, nous avons enregistré une croissance équivalente à 2 années de chiffres d’affaires et on projette de faire entre 700 et 800 millions de dirhams de Chiffres d’Affaires d’ici l’année prochaine.

Que pouvez-vous nous dire sur les métiers de BUTEC en Afrique ?

Au niveau du Maroc, le groupe couvre l’ensemble des métiers de services multi-techniques opérant dans différents secteurs d’activités, à savoir, l’industrie, le tertiaire, le télécom, ainsi que de nombreux projets liés aux infrastructures électriques. Aujourd’hui, nous sommes en phase de démarrage de projets importants, dont une usine de dessalement de l’eau de mer, aux côtés de Nareva, desservant la zone de Dakhla. Aussi, on accompagne Managem dans le cadre des projets d’infrastructures. On réalise, par ailleurs, des travaux de génie climatique et électrique, notamment pour la tour Mohammed VI à Rabat et la tour Attijariwafa Bank à Casablanca.

Le groupe opère également dans les métiers de maintenance. Nous sommes d’ailleurs le premier opérateur au Maroc de maintenance avec plus de 600 personnes qui y sont dédiées. Il s’agit de marchés récurrents comprenant un portefeuille de 200 clients.

En Afrique de l’Ouest, le groupe est spécialisé dans les installations électriques et l’automatisme industriel. Globalement, tout ce qui touche du génie électrique. En Afrique Australe, notamment en Afrique du Sud, nos activités sont principalement liées aux métiers du génie climatique.

Par ailleurs, il faut savoir que l’ensemble des savoir-faire de BUTEC propose des solutions d’efficacité énergétique qui ont un impact direct ou indirect sur la consommation d’énergie. L’objectif est d’encourager nos clients ainsi à s’engager vers la sobriété énergétique et hydrique.

Casablanca est devenue le siège continental de BUTEC Energies & Services. Qu’est-ce que cela en dit de la place qu’occupe le Maroc dans le Groupe ?

En effet, le siège de BUTEC Energies & Services va être localisé à Casablanca Finance City.  Le Maroc offre en effet un accès à un large éventail de marchés de services techniques en Afrique, que ce soit du côté francophone ou du côté anglophone. En Afrique de l’Ouest par exemple, la majorité des donneurs d’ordre sont basés à Casablanca. Ainsi, en choisissant Casablanca comme siège, on reconnait les attributs du Maroc comme hub régional pour le développement de nos activités en Afrique. Cela devrait permettre au groupe de bénéficier également de l’expertise, des infrastructures et des compétences disponibles au Maroc dans la réalisation de nos projets au niveau du continent.

Le Groupe, à travers sa nouvelle filiale, affiche sa volonté de se positionner comme leader de la transition énergétique en Afrique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il faut savoir que l’expérience de BUTEC aux Émirats arabes unis, où le groupe est présent depuis les années 80, lui a permis de développer une réelle expertise liée à l’énergie verte. Et pour preuve, le prix d’excellence de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) remporté par le groupe en 2022, lors de la 12e édition des « MEED (Middle East Economic Digest) Projects Awards », dans le cadre de la réalisation d’un projet consacré à l’énergie verte à Dubaï. Dans les détails, ce projet, destiné à alimenter une ville de 30 000 foyers, permet de traiter et de brûler environ 40 tonnes de déchets par heure pour produire une trentaine de mégawatts. Selon nous, le Maroc avance à pas sûrs dans le déploiement des énergies renouvelables, ce qui nous offre de réelles opportunités dans le domaine des énergies. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans des projets à fort impact environnemental et économique au Maroc et en Afrique et nous aspirons à bâtir un avenir durable et plus résilient aux changements climatiques dans la région, grâce à l’expertise et les compétences que possède le groupe.

Quelle place occupe la question de l’efficacité énergétique dans la stratégie globale de BUTEC qui est un leader régional dans les secteurs de l’environnement et de l’énergie ?

De l’efficacité énergétique on en fait tous les jours, que ce soit avec nos clients pour les inciter à adopter l’usage des technologies visant à réduire leur consommation de l’énergie, ou bien dans le cadre des projets que nous sommes en train d’exécuter. A noter que la plupart de nos projets sont labellisés et certifiés. Le défi pour BUTEC s’articule désormais autour d’un enjeu majeur : contribuer à réduire l’empreinte carbone des nouveaux bâtiments, illustrant l’engagement du groupe envers une utilisation responsable de l’énergie.

Par la rédaction

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