La colère monte chez les transformateurs ivoiriens de noix de cajou. La douzaine d’usines de transformation d’anacarde en Côte d’Ivoire sont à l’arrêt. Le pays, leader mondial de production d’anacarde, ne transforme localement que 10% de sa production. Malgré la volonté politique d’accroître cette proportion, les transformateurs ivoiriens dénoncent l’absence d’aide de l’État face à la très rude concurrence asiatique.
En 2021, la Côte d’Ivoire a produit un peu moins d’un million de tonne d’anacarde. Plus de 90% de ce total est partie à l’exportation, et en particulier vers l’Asie, l’Inde et le Vietnam étant les deux plus gros transformateurs de cajou et les deux plus gros acheteurs de noix ivoiriennes. Ces deux pays représentent environ 80% de la production.
Or, malgré les objectifs affichés de la Côte d’Ivoire de transformer localement 50% de sa production d’ici 2025, le secteur ne cesse de clamer ses difficultés depuis des mois. Plusieurs transformateurs ont mis la clé sous la porte l’an dernier ou sont sur le point de le faire.
12 autres usines en activité il y a quelques mois sont actuellement à l’arrêt. Elles tirent aujourd’hui le signal d’alarme. L’objet de leur colère : l’absence de financement et les difficultés d’approvisionnement en noix, la production étant raflée par des intermédiaires payés plus chers par les opérateurs asiatiques.
Un plan d’aide a pourtant été élaboré avec le gouvernement. Mais les transformateurs ivoiriens dénoncent sa non-application dans une lettre adressée au Conseil Coton – Anacarde. « La campagne a commencé depuis un mois et nos usines resteront vides encore une fois en raison de l’absence de plan de soutien », est-il écrit dans ce document daté du 15 mars. Une lettre dans laquelle les transformateurs en appellent notamment au Conseil Coton – Anacarde et lui demande aussi de payer les charges fixes de ces usines à l’arrêt, afin qu’elles ne ferment pas définitivement.
Pierre PINTO