La Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont signé, mercredi 20 janvier, un plan d’action de partenariat commun pour renforcer leur coopération et leurs priorités mutuelles dans le développement, avec un accent fort et partagé sur la dynamisation des investissements publics et privés en Afrique.
Le plan d’action permet aux deux institutions de développer un panier commun de projets bancables axés sur des domaines complémentaires auxquels chaque partenaire pourra mettre à profit ses avantages comparatifs.
Il s’agit notamment de la lutte contre les effets du changement climatique et la viabilité environnementale, les investissements novateurs de grande ampleur dans des infrastructures de qualité, les infrastructures et les services pour les technologies de l’information et de la communication, l’inclusion financière prenant en compte l’égalité des sexes et visant à l’autonomisation des filles et des femmes, l’éducation, la formation et la santé.
Cet accord intervient en pleine pandémie de Covid-19, qui a engendré une hausse de la pauvreté sur le continent africain et menace les marchés et les moyens de subsistance, renforçant ainsi la nécessité d’agir de toute urgence.
Le partenariat a été scellé par Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-présidente principale par intérim de la Banque africaine de développement, et Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d’investissement, lors d’une cérémonie virtuelle précédée d’une table‑ronde avec des représentants des deux institutions.
« Il est essentiel qu’un plus grand nombre de banques de développement multinationales et d’autres institutions de financement du développement s’engagent dans une collaboration plus étroite et plus forte, comme le montre ce plan d’action entre la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement, afin que nos pays membres régionaux soient soutenus de manière plus efficace durant cette période difficile, a déclaré Bajabulile Swazi Tshabalala. Une croissance économique durable et la sécurité dans les régions confrontées à des problèmes spécifiques, comme le Sahel et la Corne de l’Afrique, sont notre priorité absolue. »
Pour Thomas Östros, « les partenariats sont indispensables pour les activités et l’impact de la BEI, et ce partenariat avec la Banque africaine de développement est d’une importance cruciale pour l’Afrique. Le plan d’action signé ce jour avec la Banque africaine de développement témoigne du ferme engagement de la Banque européenne d’investissement, la Banque de l’Union européenne, à générer des investissements qui apporteront de véritables changements en Afrique. Renforcer notre collaboration avec la Banque africaine de développement, la banque multilatérale de développement de l’Afrique, est une priorité stratégique pour la BEI et l’Europe. Ensemble, la BEI et la Banque africaine de développement renforceront la coopération et la collaboration avec les partenaires africains pour faire en sorte que l’Afrique puisse s’extraire des problèmes sanitaires, sociaux et économiques créés par la pandémie de Covid-19 et s’acheminer vers un 21e siècle encore plus radieux. »
Le plan d’action conjoint a été défini à la suite d’une réunion de la délégation de la BEI avec la Banque africaine de développement en février 2020.
Des priorités communes pour accompagner la transformation
Le plan est axé sur les cinq domaines prioritaires de développement des « High 5 » de la Banque africaine de développement ainsi que sur les domaines prioritaires de la BEI pour l’Afrique. À la suite de la pandémie de Covid-19, les deux institutions ont réservé leur aide financière à des mesures d’intervention rapides pour répondre aux besoins budgétaires et sanitaires des pays du continent.
Tirer parti des antécédents en matière d’aide financière et d’assistance technique conjointes à travers l’Afrique
Au cours des cinq dernières années, le portefeuille commun des deux institutions est passé à 3,4 milliards d’euros et a généré un total d’investissements de 10,2 milliards d’euros pour vingt-six projets à travers le continent.
La BEI et la Banque africaine de développement ont pris acte du rôle unique que jouent les banques de développement publiques pour soutenir les investissements innovants et à fort impact et pour mobiliser les financements du secteur privé.
Le récent travail de coopération mené pour augmenter le financement du capital-risque des entreprises axées sur l’innovation et les technologies, grâce à l’initiative « Boost Africa » et à la participation au programme « Desert to Power », montre comment les banques publiques contribuent à l’accélération des financements dans les domaines prioritaires.
La participation financière et technique unique des banques publiques a encore été démontrée au début de ce mois lorsque les présidents de la BEI et de la Banque africaine de développement ont confirmé un soutien accru à la biodiversité et à l’investissement au Sahel dans le cadre de l’initiative de la « Grande muraille verte », approuvé lors du One Planet Summit co-présidé par le président français Emmanuel Macron et SAR le Prince Charles, prince de Galles.
Au cours des dernières années, la BEI et la Banque africaine de développement ont soutenu ensemble des projets portant sur l’énergie propre, l’eau, les transports ou relevant du secteur privé à travers le continent, que ce soit au Maroc (nord), au Sénégal (ouest), au Kenya (est), en Zambie (sud) ainsi qu’ailleurs en Afrique.
Dans la région du Sahel, la Banque africaine de développement et la BEI financent des initiatives de lutte contre le changement climatique et de production d’énergie, comme « Desert to Power » et la « Grande muraille verte ».
La Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement partagent une longue histoire en matière de coopération, illustrée par leurs relations en tant que banques multilatérales de développement ainsi que par un protocole d’accord portant sur un partenariat stratégique renforcé, signé en 2005, entre la BEI, la Banque africaine de développement et la Commission européenne. Elles ont également entériné un cadre de procédure pour les projets cofinancés du secteur public.
Charles BILE A