Le Royaume-Uni, pas pour la sobriété énergétique pour passer l’hiver

Le secrétaire d’État au climat Graham Stuart l’affirme, le Royaume-Uni se trouve « en bonne position comparé à nos autres voisins européens ». Et selon lui, réduire la consommation d’électricité ne « fait pas de différence pour notre sécurité énergétique ». Graham Stuart dit s’attendre à ce que les Britanniques économisent d’abord l’énergie pour des raisons budgétaires. Si la nouvelle Première ministre Liz Truss rejette l’image d’un « État nounou », la première mesure phare de son gouvernement consiste à débloquer 60 milliards de livres (70 milliards d’euros) pour plafonner les factures d’énergie des ménages et des entreprises.

Les Britanniques n’entendent rien faire comme les autres. Alors que l’Europe continentale n’a que le mot « sobriété » à la bouche, à commencer par l’exécutif français, le gouvernement de Liz Truss ne prévoit pas de plan de réduction de la consommation d’énergie des ménages. Pourtant, la situation énergétique du pays s’annonce aussi tendue que celle du Vieux Continent, sinon plus.

Un rapport de National Grid, le gestionnaire du réseau électrique britannique, publié jeudi a révélé qu’était envisagé le scénario extrême d’un manque de gaz importé et de coupures partielles d’électricité. Ce vendredi, de nombreux quotidiens britanniques reprenaient les prévisions de National Grid et affichaient en Une le risque de « blackout » (ou coupure totale de courant).

« Tout ira bien » cet hiver, selon le secrétaire d’État au climat

Les membres du gouvernement font état de leur optimisme pour cet hiver. « Nous pensons que nous avons un approvisionnement varié et solide dans tous les scénarios les plus probables, tout ira bien, mais nous nous préparons pour tout », a justifié le secrétaire d’État au climat Graham Stuart sur Sky News ce vendredi. Le responsable « n’envoie pas (le) message » aux Britanniques de consommer moins d’énergie, qui n’aurait selon qu’un effet sur le budget des ménages mais pas la situation énergétique du pays.

Le secrétaire d’État écarte l’idée de rationnements d’énergie et ne compte « pas demander aux gens de débrancher des choses (…) quand cela ne fait pas de différence pour notre sécurité énergétique », a-t-il expliqué. « Il y a de bonnes raisons pour lesquelles des gens préfèrent prendre une douche qu’un bain parce que cela peut faire baisser leur facture (…) mais ça n’a pas d’impact sur notre sécurité énergétique ».

En coulisses, l’insouciance ne semble pas vraiment de mise à Downing Street. La presse anglaise se fait l’écho de l’information selon laquelle une campagne d’économies d’énergie a bien été élaborée, mais que la Première ministre Liz Truss a finalement renoncé à appliquer. Dans une logique d’effacement du rôle de l’État inspirée des courants libéraux et conservateurs dont est issue Liz Truss, la Première ministre dit refuser d’agir  en « État nounou ».

Deux tiers des foyers menacés de « pauvreté énergétique »

« Nous sommes en bonne position comparé à nos autres voisins européens. Nous ne dépendons pas du gaz russe. Près de la moitié de notre consommation de gaz est produite au Royaume-Uni », s’est même félicité Graham Stuart sur Sky News… avant d’admettre que « cet hiver comporte plus de risques que les hivers précédents ».

Au-delà de la question de l’approvisionnement, le Royaume-Uni est frappé par une flambée des prix de l’énergie, insoutenable pour la plupart des ménages sans soutien de l’État. Liz Truss, malgré ses réticences apparentes à faire intervenir la puissance publique, a dégainé un plan massif pour alléger les factures énergétiques des Britanniques pour une ardoise proche de 60 milliards de livres (environ 70 milliards d’euros). Ces factures seront plafonnés à 2.500 livres par an. Le coût de l’énergie pour les entreprises sera pris en charge pour moitié pendant environ six mois. L’Université de York estime, que sans ces aides, deux tiers des foyers britanniques seraient dans une situation pauvreté énergétique cet hiver.

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