Le Venezuela « prêt » à « approvisionner le marché » mondial du pétrole et du gaz

Nicolás Maduro, président du Venezuela, qui dénonce la crise énergétique engendrée par les sanctions « irrationnelles » prises contre la Russie, précise être « disposé à approvisionner, de manière stable et sûre, le marché du pétrole et du gaz dont l’économie mondiale a besoin ».

Le Venezuela au secours de l’économie mondiale ? Lors d’un évènement organisé mercredi, dans le cadre de la visite à Caracas de Haitham al-Ghais, secrétaire général de l’OPEP, Nicolás Maduro, président du Venezuela, a déclaré que son pays était « prêt et disposé à remplir son rôle et à approvisionner, de manière stable et sûre, le marché du pétrole et du gaz dont l’économie mondiale a besoin ».

Nicolás Maduro a affirmé que son gouvernement avait « redressé » son industrie pétrolière, dont la production avait atteint des niveaux historiquement bas après des années de désinvestissement et de manque d’entretien. Aujourd’hui, elle est d’environ 700.000 barils par jour, contre 2,3 millions de barils par jour en 2002.

« Plus de 50 projets gaziers de premier ordre »

Nicolás Maduro a demandé un « prix juste, équilibré » de 100 dollars le baril et a réitéré son appel aux compagnies pétrolières étrangères à produire au Venezuela : « Nous sommes prêts (…) à augmenter la production de pétrole de manière progressive et accélérée, à étendre et à augmenter la production de produits raffinés ». Il a ajouté : « Le Venezuela a plus de 50 projets gaziers de premier ordre, avec des études sismiques réalisées et avec toutes les garanties légales pour que les investisseurs internationaux viennent produire du gaz au Venezuela et l’amener sur les marchés internationaux. »

Le président chaviste a condamné la « crise énergétique » générée par les sanctions à l’encontre de la Russie, qu’il a qualifiées d « irrationnelles, injustifiées et illogiques ».

Les entreprises françaises « invitées » à venir produire pétrole et gaz

Cette sortie est d’autant plus opportuniste que les négociations nucléaires avec l’Iran, selon la diplomatie européenne, sont « dans l’impasse » et qu’il n’est donc pas question de lever les sanctions contre le pays et d’importer gaz et pétrole.

Fin juin, déjà, Nicolás Maduro invitait les entreprises françaises à venir dans son pays. « Président Macron ! Le Venezuela est prêt à accueillir toutes les entreprises françaises qui voudraient venir produire du pétrole et du gaz », lançait le président vénézuélien à la télévision publique. En marge du sommet du G7 à Elmau en Allemagne, la présidence française avait évoqué « des ressources ailleurs qu’il faut aller explorer », lorgnant sur les productions de l’Iran et du Venezuela, estimant que « le pétrole vénézuélien doit pouvoir être remis sur le marché ».

ZOOM – Nicolás Maduro, un président contesté par la France et les Etats-Unis

Les Etats-Unis et le Venezuela ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019 après la réélection de Nicolás Maduro en 2018 pour un second mandat lors d’un scrutin boycotté par l’opposition. Dans le but d’évincer le président vénézuélien du pouvoir, Washington a reconnu le leader de l’opposition Juan Guaido comme président intérimaire, imposant une batterie de sanctions à Caracas.

Ces mesures comprennent notamment un embargo depuis avril 2019 qui empêche le Venezuela d’échanger son pétrole brut – qui représentait alors 96% des revenus du pays – sur le marché américain. Depuis lors, Maduro a reçu un soutien important de la Russie pour pouvoir continuer à exporter du pétrole malgré les mesures punitives. Dans le sillage américain, la France a aussi reconnu Juan Guaido comme président intérimaire, déclenchant l’ire de Nicolás Maduro. Mais, le poids du leader de l’opposition a considérablement baissé ces derniers mois.

(Avec AFP)

Challenges Radio

Read Previous

Hausse des taux : 2022 s’annonce déjà comme une année morose sur les marchés

Read Next

Rencontre entre Poutine et Xi Jinping : un air de défi lancé aux puissances occidentales

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.