Transport aérien : loisirs, affaires, santé, Binter Canarias voit large en Afrique

La compagnie assure le service vers la plupart des pays africains qui l’entourent, jusqu’à constituer un lien de plus en plus solide entre l’archipel et le continent.

Créée en 1988 par la compagnie aérienne espagnole Iberia pour assurer les liaisons inter-îles, Binter Canarias n’a cessé, depuis, de prendre son envol. En plus d’assurer les liaisons intérieures aux îles Canaries et de les connecter aux aéroports secondaires de la péninsule ibérique (Murcie, Saragosse, Vigo), l’opérateur canarien a commencé, en 2005, une première phase d’internationalisation de ses activités vers l’Afrique. Cette année-là, Binter Canarias propose ses premiers vols sans escale vers les villes marocaines de Marrakech et de Laâyoune.

Un premier essai qui devra attendre 2012 pour être transformé, avec l’ouverture de liaisons vers Agadir et Casablanca, toujours au Maroc, ainsi que le Cap-Vert, puis complétées l’année suivante par Banjul, en Gambie, et Dakar, au Sénégal. Entre 2014 et 2017, la compagnie propose enfin ses services en direction de Nouakchott, en Mauritanie, et de la péninsule de Dakhla. En plus de tisser sa toile à travers le continent, Binter Canarias a, dans le même temps, développé ses services en direction des aéroports italiens de Turin et de Venise, et de ceux français de Lille, de Toulouse et de Marseille, tout en raffermissant ses liens aériens avec l’archipel des Baléares. Avant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 en cours, Binter Canarias opérait une quarantaine de vols hebdomadaires.

Une flotte diversifiée, adaptée au marché régional

En 2018, la compagne a transporté un nombre record de 3,6 millions de passagers, avant de voir évidemment ses chiffres de fréquentation grippés par la pandémie de coronavirus, jusqu’à la réouverture progressive de ses lignes tout au long de l’année 2021. En juillet dernier, Binter Canarias a d’abord rouvert ses liaisons sur Dakar et la Mauritanie, avant de pouvoir de nouveau proposer, entre décembre et février, ses services en direction des différents aéroports marocains.

Pour assurer ses vols, l’opérateur dispose d’une flotte moderne de 29 appareils – 24 ATR et 5 Embraer –, qu’il utilise en fonction de la longueur des trajets. Nouakchott et les destinations plus au sud sont desservies par les Embaer 195-E2, au rayon d’action le plus important, pendant que les liaisons avec les aéroports au nord de la Mauritanie sont réalisées par des ATR 72-600, capables de décoller et de se poser sur des pistes courtes.

MÊME EN AUGMENTATION CONSTANTE AVANT LE COVID-19,  LA CLIENTÈLE AFRICAINE NE REPRÉSENTE QU’UN PEU PLUS D’UNE CENTAINE DE MILLIERS DE PASSAGERS CHAQUE ANNÉE

Les responsables de la compagnie entendent maintenant profiter des spécificités de cette flotte, particulièrement adaptée au marché de l’aviation régionale, pour améliorer les connexions entre les aéroports qu’elle dessert dans les pays du Nord comme ceux du Sud, avec, si besoin, une nuit sur les Canaries. « Ce qui donnera encore un peu plus de visibilité à la destination canarienne », veut-on croire du côté des responsables de la compagnie. Notamment pour la clientèle africaine qui, même en augmentation constante avant le Covid-19, ne représente qu’un peu plus d’une centaine de milliers de passagers chaque année. Aux touristes de loisirs et d’affaires, attirés par les facilités fiscales de l’archipel et son climat, s’ajoute un tourisme de santé – en plein développement ces dernières années – que la compagnie aérienne entend bien accompagner.

En parallèle à ses activités traditionnelles de transporteur, Binter Canarias a également repris, en 2017, les vols inter-îles internes au Cap-Vert, après l’arrêt des activités de Transportes Interilhas de Cabo Verde (TACV). La filiale locale de l’opérateur canarien, Binter CV, assure aussi les services internationaux au nom de TACV, dans le cadre d’un partenariat qui permet à l’archipel capverdien d’être connecté à d’autres pays de la sous-région. En 2018, Binter CV a ouvert une liaison domestique sur l’île de Madère, confortant encore un peu plus la position de sa maison-mère dans la région.

Par OLIVIER CASLIN

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