Washington voit la main russe derrière la baisse de la production du pétrole

La Maison Blanche a critiqué vivement la baisse drastique de production de pétrole annoncée par l’Opep+. Le cartel de producteurs de pétrole a annoncé mercredi une réduction drastique de sa production, à 2 millions de barils par jour. Cette coupe majeure est aussi un camouflet diplomatique pour Joe Biden, qui s’était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle, vivement critiquée alors par des militants des droits humains.

A quatre semaines des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, la décision de l’Opep+ de réduire sa production de pétrole de 2 millions de barils par jour, est une mauvaise nouvelle pour le président américain, Joe Biden. Alors que les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont convenu mercredi d’une baisse de deux millions  de barils par jour pour le mois de novembre, la Maison Blanche fulmine.

« Il est clair qu’avec sa décision aujourd’hui, l’Opep+ s’aligne avec la Russie », a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, après que le cartel de producteurs de pétrole a annoncé une réduction drastique de sa production. Cette décision « est une erreur », a-t-elle encore dit à bord de l’avion qui emmène le président américain Joe Biden en Floride pour un déplacement consacré aux dégâts causés par l’ouragan Ian.

Camouflet diplomatique pour Biden

Précédemment, le président américain avait lui-même vivement critiqué via un communiqué la baisse drastique de production de pétrole annoncée par l’Opep+, qui est aussi pour lui un camouflet diplomatique alors qu’il s’était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle, vivement critiqué par des militants des droits humains.

Il est « déçu de la décision à courte vue » du cartel de pays producteurs et exportateurs d’or noir, explique un communiqué de la Maison Blanche. « Au moment où il est d’une importance cruciale de maintenir l’offre mondiale d’énergie, cette décision pénalisera en premier lieu les pays à revenus faibles et moyens », a assuré l’exécutif américain. Pour tenter de parer à une potentielle hausse des cours, les Etats-Unis vont « mettre sur le marché le mois prochain dix millions de barils pris sur les réserves stratégiques de pétrole, poursuivant les prélèvements historiques décidés en mars », a fait savoir la Maison Blanche.

L’exécutif américain avait en effet décidé d’injecter un million de barils sur le marché chaque jour pendant six mois, puisant pour cela dans ces réserves d’or noir, désormais au plus bas depuis juillet 1984. Ce programme est censé s’achever fin octobre. « Au vu de la décision du jour, l’administration Biden va consulter le Congrès sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle de l’Opep+ sur les prix de l’énergie », lit-on aussi dans ce long communiqué.

Biden appelle à baisser les prix à la pompe

Dans ce contexte, le démocrate de 79 ans, qui sait qu’une remontée des prix de l’essence à un mois des élections législatives de mi-mandat saperait les chances de son parti lors de ce scrutin, a appelé « les entreprises américaines du secteur de l’énergie à faire baisser les prix à la pompe ».

Le président, auquel l’opposition républicaine reproche régulièrement d’avoir bridé la production de pétrole aux Etats-Unis, veut aussi que son administration « explore toute action supplémentaire responsable pour continuer à augmenter la production avec effet immédiat » sur le territoire américain, selon le communiqué.

(Avec AFP)

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