La future usine d’engrais de 1,9 milliard de dollars à Soyo au nord-ouest de l’Angola est désormais en construction. Investie dans le cadre d’un PPP, la compagnie nationale pétrolière, Sonangol, réserve déjà le gaz et mobilise le financement à fournir à cette unité dont la mise en service est prévue en 2026 et qui devrait propulser le pays lusophone parmi les producteurs d’engrais.
A Luanda, l’ambition est claire : ériger le pays en producteur d’engrais. Sonangol, la société nationale pétrolière, s’active pour sécuriser le gaz qu’elle devra fournir à la future usine d’engrais en construction à Soyo, dans la province du Zaïre, au nord-ouest de l’Angola. Selon Sebastiao Gaspar Martins, PCA de Sonangol, qui s’est adressé à la presse locale, la compagnie fournira environ 76 millions de pieds cubes de gaz par jour
Sonangol qui participera à hauteur de 10% au financement de cette unité d’un coût de 1,9 milliard de dollars aux côtés notamment de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), assure travailler actuellement à la mobilisation de cette enveloppe.
Fruit d’un partenariat public-privé avec la holding angolaise Grupo Opaia du tycoon Agostinho Kapaia, le chantier de l’usine d’engrais de Soyo a été en effet lancé le 28 juin dernier. « Ce partenariat découle du cadre stratégique de Sonangol, en relation avec le développement de l’industrie gazière en Angola », a déclaré Martins.
Vers l’établissement d’un secteur des engrais
D’une capacité de 500 000 tonnes d’engrais, l’usine devra générer 3 000 emplois directs et 1 700 emplois indirects. Conclu en 2019, ce projet visait à la base la valorisation les ressources naturelles. Aujourd’hui, le contexte le conflit russo-ukrainien qui a débouché une perturbation des chaines d’approvisionnement d’engrais a renforcé le caractère d’urgence de l’existence d’une telle unité industrielle, dans un pays où l’agriculture -qui certes représente environ 10% du PIB- commence à avoir le vent en poupe.
Ainsi, la future usine de Soyo -dont l’entrée en service est prévue en 2026- devrait garantir l’approvisionnement en engrais du secteur agricole et de l’élevage dans une économie pétrolière qui cherche le chemin de sa diversification.
A l’avenir, le secteur pourrait davantage s’étoffer avec le potentiel investisseurs des Emiratis qui, en visite en Luanda en mars 2021, ont exprimé leur volonté de miser dans le développement industriel en Angola, y compris dans la construction d’usines d’engrais. Le pays qui a importé pour 58 millions de dollars d’engrais et fertilisants en 2020, pourrait ainsi voir cette facture s’alléger.