Alors que les principales agences de notation financières (Moody’s, S&P et Fitch Ratings) ont déjà tiré sur la sonnette d’alarme, la Banque de réserve sud-africaine (SARB) « enfonce le clou ». Dans une note de recherche publiée mardi 24 novembre, la banque centrale a averti que la dette sud-africaine pourrait être « insoutenable » à cause de l’aggravation du déficit budgétaire.
Si l’on se fie aux statistiques de l’institut d’émission, la dette publique devrait atteindre 82% du PIB au cours de l’exercice en cours et se stabilisera à 95% en 2026. Les déficits budgétaires pour les exercices se terminant en 2021 et 2022 sont projetés respectivement à 15,7% et 10,1% du PIB. Une situation qui place les besoins de financement du secteur public à court terme de la Nation arc-en-ciel parmi les plus importants sur les marchés émergents en pourcentage du PIB.
Selon la Banque centrale, l’interdépendance entre le secteur financier et la dette souveraine est apparue comme une menace majeure pour la stabilité financière en Afrique du Sud. Elle a déclaré avoir identifié quatre canaux par lesquels cette menace pourrait se manifester.
D’abord, les intermédiaires financiers nationaux sont de grands détenteurs de dette souveraine. Et les chiffres révèlent que les banques nationales représentent environ 23% du total des avoirs en obligations d’État, tandis que les fonds de pension, avec les assureurs, représentent 29% supplémentaires des avoirs.
Ensuite, le gouvernement est un cas de «support» en cas de détresse du secteur financier. Puis, les acteurs financiers subissent défavorablement les évolutions macroéconomiques. Et enfin, la nature des coûts d’emprunt qui jouent un rôle important pour la relance de l’activité économique.
Par ailleurs, la banque de premier rang a exhorté les autorités à accentuer la politique de rationalisation des dépenses publiques au cours des prochaines années. Une initiative qui devra permettre de réduire la masse salariale du gouvernement qui a bondi de 51% depuis 2008, ainsi que la trajectoire de la dette publique.
Pour rappel, en fin de semaine dernière, Moody’s Investors Service a rejoint Fitch Ratings pour abaisser la cote de crédit de l’Afrique du Sud. L’agence a abaissé les notes du pays en devises étrangères et locales à Ba2. Ces deux niveaux avec des perspectives négatives , sont en dessous de la note d’investissement, de Ba1. Cette dégradation de la note à Ba2, selon Moody’s, est due à la détérioration de sa solidité budgétaire à moyen terme.
Par Ibrahima Dia Jr