Ukraine : l’Union européenne va geler les avoirs de Poutine et Lavrov

Les émissaires des pays de l’Union européenne réunis vendredi à Bruxelles pour définir les détails des sanctions contre la Russie validées la veille par les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de geler les avoirs en Europe du président russe Vladimir Poutine et de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit un responsable européen.

Réunis vendredi à Bruxelles pour définir les détails des sanctions contre la Russie validées la veille par les chefs d’Etat et de gouvernement, les émissaires des pays de l’Union européenne ont décidé de geler les avoirs en Europe du président russe Vladimir Poutine et de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit un responsable européen. La mesure avait été évoquée jeudi par Joe Biden mais aussi pendant le sommet européen extraordinaire jeudi à Bruxelles et a été ajoutée vendredi au paquet de sanctions que les ministres des  Affaires étrangères vont mettre en oeuvre.

Oligarques

Les sanctions européennes concerneront « les plus hauts dirigeants » russes, a déclaré ce vendredi Emmanuel Macron. L’Allemagne et l’Italie ont levé vendredi les réserves opposées pendant le sommet à cette proposition soutenue par un grand nombre de dirigeants européens, ont précisé deux responsables. Les Européens ont en outre décidé de supprimer la faculté de voyager sans visas dans l’UE pour les porteurs de passeport russe de service dans le train de sanctions approuvé par les 27 jeudi soir.

Cette annonce intervient alors qu’une partie des sanctions visent à bousculer les richissimes oligarques russes. Les Etats-Unis ont ainsi rallongé la liste des oligarques sanctionnés, afin de taper au portefeuille les grandes fortunes proches de Vladimir Poutine, friandes d’investissements et de dépenses extravagantes à l’étranger. De leur côté, les Européens ont sanctionné 23 personnalités de premier plan, dont le ministre de la Défense, des banques et 351 députés.

Londongrad

Au Royaume-Uni, « terre d’accueil » des oligarques russes avec des flux d’argent russe douteux qui affluent depuis des années à Londres et infiltrent les marchés financiers ou immobilier du Royaume-Uni (ou utilisé à des fins d’influence politique), Boris Johnson a promis une réponse « décisive » face à Moscou qu’il veut « frapper très fort ». Ceci, alors que le Premier ministre britannique se voit reprocher une approche trop timide face à ce phénomène. Des milliardaires russes disposent d’importants avoirs et propriétés dans les quartiers huppés de Londres, parfois surnommé « Londongrad », et ONG comme responsables britanniques ont tiré la sonnette d’alarme. Certains comme Roman Abramovitch possèdent un club de football de Premier League, et leurs enfants fréquentent des écoles d’élite.

Boris Johnson veut également accroître la transparence sur l’actionnariat de sociétés britanniques détenues notamment par des oligarques russes. L’Union européenne a été beaucoup plus loin mardi un premier train de sanctions contre des intérêts russes dans le cadre de la crise russo-ukrainienne. Cinq banques et trois oligarques russes étaient ainsi dans le viseur britannique, alors que les Européens ont sanctionné 23 personnalités de premier plan, dont le ministre de la Défense, des banques et 351 députés.

Selon plusieurs études, le phénomène de « Londongrad » a été facilité par une abondante industrie de services incluant grandes banques, sociétés comptables, avocats, agents immobiliers et conseillers en relations publiques.  Et le Parti conservateur de Boris Johnson, arrivé au pouvoir en 2019, a bénéficié des dons de riches donateurs, dont certains originaires de Russie. Bénéficiaires de cette politique accommodante, un ancien membre du gouvernement de Poutine, Vladimir Chernukhin, et sa femme Lyubov, sont devenus depuis citoyens britanniques. Cette dernière a versé plus de 2 millions de livres (2,4 millions d’euros) aux conservateurs depuis 2012, selon le journal Sunday Times, afin de bénéficier d’un accès privilégié à Boris Johnson et d’autres personnalités de premier plan du gouvernement.

Les conservateurs assurent que ces dons répondent aux requis légaux, qu’ils sont déclarés en toute transparence et proviennent uniquement de citoyens britanniques ou de sociétés basées au Royaume-Uni.

POUTINE PRÊT POUR DES POURPARLERS SUR L’UKRAINE

Vladimir Poutine est prêt à envoyer une délégation à Minsk, au Bélarus, pour des pourparlers avec l’Ukraine qu’il a envahie, a déclaré vendredi son porte-parole, selon les agences russes. Minsk est la capitale du Bélarus qui a permis à la Russie d’utiliser son territoire pour l’invasion, notamment aux forces se dirigeant actuellement vers Kiev. Le Kremlin a systématiquement refusé des pourparlers avec l’Ukraine, malgré des demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant le déclenchement de l’invasion russe jeudi. Il avait ajouté que la Russie était prête à des négociations si l’Ukraine « dépose les armes ».

(Avec AFP et Reuters)

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