La Banque centrale européenne a annoncé jeudi le relèvement des taux d’intérêt de 0,25 point en juillet. Vendredi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a précisé que le relèvement des taux serait « progressif mais soutenu » jusqu’à ce que les économistes appellent le « taux neutre ».
Pour lutter contre l’inflation dans la zone euro, comme aux Etats-Unis, l’Europe entre à son tour dans un cycle de hausse des taux d’intérêt. Considérant que les conditions étaient remplies sur ses différents programmes, la BCE augmentera de 0,25 point ses taux en juillet et prévoit le même relèvement en septembre. Le gouverneur de la Banque de France, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, François Villeroy de Galhau a précisé vendredi sur BFMTV que relèvement des taux serait « progressif mais soutenu » jusqu’à ce que les économistes appellent le « taux neutre ».
« Nous aurons un relèvement progressif mais soutenu des taux d’intérêt jusqu’à des niveaux normaux », a-t-il expliqué sur BFM Business vendredi, évoquant « une estimation qui est entre 1 et 2%, peut-être qu’il faudra aller au-delà ».
« C’est un chemin que nous suivrons avec beaucoup de pragmatisme, c’est-à-dire en fonction de l’évolution des données d’inflation », a-t-il ajouté. « Nous sommes fermement résolus et engagés à ce que l’inflation revienne à notre objectif de 2% à moyen terme », a souligné François Villeroy de Galhau.
Aux Etats-Unis, une récession est peu probable, mais le risque existe
Alors que de nombreux observateurs s’inquiètent d’une récession en raison de ces mesures de politique monétaire, Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, a estimé jeudi qu’une récession aux Etats-Unis est peu probable, mais que le risque existe. Cependant, « aucun élément n’indique qu’une récession se prépare », a estimé Janet Yellen, jugeant possible un « atterrissage en douceur ». C’est-à-dire de faire ralentir l’inflation sans faire plonger l’économie dans la récession ni trop peser sur l’emploi.
Les chiffres de l’inflation américaine pour mai seront publiés ce vendredi et devraient toujours être très élevés, mais ils pourraient montrer que le ralentissement engagé s’est poursuivi. En avril, la hausse des prix avait en effet décéléré, mais, à +8,3% sur un an, très proche de son plus haut en 40 ans, observé en mars, avec +8,5%.
Les marchés fébriles
Toutefois, les marchés boursiers n’étaient pas à la fête vendredi, s’attendant à ce que les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis, attendus dans la journée, confirment que l’inflation n’a pas atteint son pic. L’Europe a ouvert en repli. Paris cédait 1,27%, Francfort 1,33%, Londres 0,84% et Milan 1,76% vers 07H25 GMT. Jeudi, les places européennes avaient déjà perdu largement plus de 1%. En Asie, Tokyo a montré les mêmes signes d’inquiétudes et terminé en baisse de 1,49%. Mais Shanghai (+1,42%) et Hong Kong (-0,14% dans les derniers échanges) bénéficiaient de la publication de prix à la production en Chine, qui ont progressé en mai à leur rythme le plus faible depuis 2021.
(Avec agences)